L’ année 2016 commence avec la mélancolie du marché pétrolier dont le prix de l’or noir peine à retrouver sa vitesse de croisière. Après avoir perdu près de 40% de sa valeur en 2015, le baril du pétrole poursuit sa chute libre pour atteindre son plus bas niveau depuis une dizaine d’années.
Le pire est que les prévisions des spécialistes pour l’année qui commence ne sont guère optimistes. A ce sujet et d’après le directeur général de British Petroleum (BP), Bob Dudley, les prix du pétrole risquent de poursuivre leur chute jusqu’à atteindre leur plus bas niveau lors du premier trimestre 2016 et resteront à de faibles niveaux pendant deux ans, au minimum.
« Le plus bas niveau pourrait être atteint au premier trimestre », a-t-il ajouté, accentuant ainsi l’inquiétude des pays exportateurs du pétrole comme l’Algérie qui risque d’être contrainte de revoir sa loi de finances pour 2016, élaborée sur la base d’un baril de pétrole à 37 dollars.
Dans une interview accordée à la chaine BBC, le premier responsable de BP affirme que « les prix vont rester bas plus longtemps, nous l’avons déjà dit, et je crois que nous en avons pour deux ans ». Il s’agit d’un cycle qui ne va pas se terminer qu’aux environs de 2020.
Ce qui va assurément accentuer la crise financière de l’Algérie, qui a déjà perdu plus de deux tiers de ses capacités financières. Le pire est que l’Arabie saoudite vient de signifier à l’Algérie son refus total de toute réduction de la quantité de pétrole injectée sur le marché international.
De leur coté les économistes estiment que les pays producteurs, du moins les gros exportateurs comme l’Arabie saoudite, « ont besoin d’un prix plus élevé que celui d’aujourd’hui pour équilibrer leur budget et acheter la paix sociale chez eux « .
La chute continue du prix de l’or noir est due à un important surplus de production par rapport à la demande. Le baril du pétrole a perdu 70% de sa valeur depuis 2014.
De multiples facteurs expliquent ce retournement du marché. Le ralentissement de l’économie mondiale au second semestre en est la première raison avec notamment une demande moins dynamique de la Chine, gros consommateur d’énergie.
Il y a également la concurrence d’autres producteurs comme les États-Unis, devenus premier producteur mondial devant l’Arabie Saoudite grâce au pétrole de schiste.
Pour sa part, l’Iran, autorisé à revenir sur le marché, va augmenter sa production de pétrole et se servir de cette manne financière pour étendre son influence, déjà importante, au Moyen-Orient.
Il y a deux semaines, le baril de Brent de la mer du Nord, échangé à Londres, est tombé à 36,04 dollars, soit son niveau le plus faible depuis juillet 2004, alors que la référence américaine, le WTI new-yorkais, a chuté à son plus bas depuis février 2009 à 33,98 dollars. Et selon certains spécialistes, le prix du pétrole pourrait descendre jusqu’à 20 dollars d’ici la fin de l’année.
D.A.