Abdelaziz Belkhadem l’a reconnu lui-même : «Ce n’est qu’aujourd’hui (dimanche, ndlr) que le ministère de l’Intérieur nous a transmis un document accusant réception de notre dossier.»
Kamel Amarni – Alger (Le Soir) – Il s’exprimait ainsi à l’ouverture de la première session du nouveau comité central du FLN qu’il réunissait dimanche à l’hôtel Ryadh de Sidi-Fredj.
Le ministère de l’Intérieur n’a donc pas encore donné d’agrément au 9e congrès du FLN car l’accusé de réception en question signifie simplement que le ministère de l’Intérieur a bel et bien reçu le dossier inhérent au congrès, et c’est à compter de ce jour que les délais seront comptés. Soixante jours exactement durant lesquels «le ministère de l’Intérieur peut émettre des réserves sur la composante du Comité central, par exemple.
Tout comme nous d’ailleurs, nous pourrons formuler des réserves sur ces mêmes avis», dira Belkhadem lors de sa conférence de presse animée hier lundi au siège du parti à Hydra. C’est dire qu’entre Belkhadem et Zerhouni, ce n’est ni la guerre, ni la paix non plus !L’accusé de réception est à interpréter comme une autorisation à tenir la première session du comité central.
Une session dont tout l’enjeu se résumait à l’annonce de la composante du nouveau bureau politique, qui n’était pas vraiment une simple formalité pour le SG du FLN. L’homme a, en effet, entretenu le suspense jusqu’à la fin des travaux de la session, dans la soirée de dimanche, pour annoncer les quinze membres de l’exécutif.
La pression sur lui était telle qu’il a dû revoir à la hausse le nombre de ces membres. Des treize initialement prévus, Belkhadem portera ce nombre à quinze. «Les critères ayant présidé au choix de ces membres sont parfois subjectifs», reconnaît-il d’ailleurs. Il fallait, entre autres, tenir compte de l’équilibre régional, et ce n’est pas simple.
Belkhadem était dans l’obligation aussi de sacrifier certains de ses «compagnons» de ces cinq dernières années. C’est ainsi que Abdelkrim Abada, Salah Goudjil, Saïd Bouhadja et Amar Saïdani perdent leur poste.
Amar Tou et Madani Bradaï seront les deux seuls «rescapés» de l’équipe sortante. En revanche, l’on notera l’arrivée, sans surprise, de Tayeb Louh, Rachid Harraoubia, Abdelhamid Si Affif, Abdelaziz Ziari, Mohamed Allioui au BP.
Moins attendues seront, par contre, les nominations de Daâdoua Ayachi, Kassa Aïssa, Zahali, Filali, ainsi que de deux femmes Habiba Bahloul et Leïla Tayeb. Ceci, tandis que la grosse surprise est sans conteste le retour de Abderrahmane Belayat. L’ancien ministre de l’Équipement, considéré comme l’un des piliers du plus vieux parti algérien, incarne tout aussi une certaine continuité et un gage de stabilité pour un parti qui est appelé à être aux premières lignes à la moindre secousse politique…
K. A.