Bouzid : «Je veux retrouver l’équipe nationale»

Bouzid : «Je veux retrouver l’équipe nationale»

Cela devient presqu’une mode : les Algériens sont de plus en plus nombreux à tenter leur chance dans des clubs britanniques. Si signer dans des clubs dans la Premier League date de plusieurs années, l’Ecosse est devenue une destination très «in», pour reprendre un mot très British. Le dernier en date à s’essayer est Ismaïl Bouzid, ancien joueur du MCA, né et formé en France et qui était, il y a à peine deux ans, international. Les aléas de sa carrière ont fait qu’il a un peu bourlingué, afin de se décider de se remettre encore une fois sous les feux de la rampe.

«J’étais bien à Kaiserlautern, mais ce qu’on m’offrait ne me convenait pas»

La dernière fois que nous avions rencontré Bouzid, c’était à Kaiserslautern, alors qu’il y évoluait aux côtés de Noureddine Daham, tous deux arrivés du MCA. C’était au début de l’automne 2006. Depuis, il a fait du chemin. A Kaiserslautern, il se sentait bien, mais les conditions financières proposées pour qu’il rempile ne lui convenaient pas. «Vraiment, j’étais chaud pour rester encore trois ans, mais la proposition financière n’était pas à la hauteur de mes espérances. Pourtant, mon exigence était simple : que je sois aligné sur les salaires des cadres de l’équipe puisque j’avais effectué presque toute la phase retour comme titulaire. Comme le manager avait refusé, j’ai décidé de partir à la fin de la saison.» Comme il s’était illustré, il n’a pas tardé à taper dans l’œil d’un entraîneur allemand qui prospectait en Allemagne et qui devait prendre en mains un club de gros calibre : Galatarasay, le champion de Turquie.

«Je suis tombé amoureux de la ville d’Istanbul»

Il est clair qu’à Galatasaray, dont l’effectif est de niveau européen, ce n’est guère aisé de se faire un trou. Pourtant, Bouzid y a réussi en disputant presque la moitié des matches en titulaire, sans compter les nombreuses fois où il avait été incorporé comme remplaçant. «Je me sentais réellement bien au club et, surtout, dans la ville, Istanbul. C’est un lieu qui correspondait à ce que je recherchais : une ville où je pouvais pratiquer ma religion tout en trouvant la rigueur de l’Occident. C’était un beau mélange de piété et de modernité. La mosquée était juste en bas de chez mois et j’y allais faire la prière à l’appel du muezzin. Je suis tombé amoureux de cette ville et je pense rejouer dans un club de là-bas avant la fin de ma carrière.» Il aurait pu rempiler pour une autre saison à Galatasaray ou encore signer pour un autre club turc, mais il a préféré, contre toute attente, rentrer en France.

«Si j’ai signé à Troyes, c’était pour régler des problèmes personnels»

De Galatasaray, Bouzid est parti à… Troyes ! Cela n’avait pas manqué d’intriguer les observateurs et c’est peut-être ce choix insolite qui a bloqué son retour en sélection nationale, car les observateurs le croyaient fini. Pourtant, il avait ses raisons. «Ce n’est pas de gaîté de cœur que je suis retourné en France. J’avais des problèmes personnels qui m’ont obligé à me trouver à Troyes. Quand même, je ne pouvais pas devenir mauvais du jour au lendemain ! Si j’ai signé là-bas c’est vraiment par nécessité familiale. A l’échelle des priorités, ma famille passe avant le football.» Il y a passé six mois au cours desquels, même s’il n’avait pas trop la tête au football, il s’est montré quand même précieux. «Lorsque j’ai quitté Troyes au mercato, le club était classé à la 4e place en Ligue 2. Il a terminé la saison à la 18e place. Je dis donc : El Hamdoullah, je n’ai pas triché avec ce club et j’ai contribué à son bon début de saison.»

«C’est à Ankara que je me suis vraiment relancé»

Après avoir réglé ses problèmes en France, Bouzid est retourné en… Turquie. «Le club d’Ankara me courrait après depuis longtemps. J’ai donc convaincu la direction de Troyes de m’y transférer. J’ai passé six bons mois là-bas, en jouant 18 matches, soit presque toute la phase retour, en tant que titulaire. C’est là où je me suis vraiment relancé.» Ayant constaté son retour en forme, l’ancien défenseur du MCA décide de viser plus haut : la sélection nationale. Il s’est donné à fond, mais les échos du championnat turc ne parvenaient pas à Alger. Alors, Bouzid a pris la décision qui s’imposait : se remettre dans un championnat qui peut être suivi en Algérie.

«Je suis allé en Lituanie pour signer pour Heart of Midlothian»

Son agent est alors instruit de lui trouver un club de première division en Europe occidentale. Plusieurs clubs étaient intéressés, mais l’un d’eux s’est montré le plus empressé : Heart of Midlothian, club du championnat d’Ecosse.

Contrairement aux Rangers et au Celtic, ce n’est pas un club de Glasgow, mais d’Edimbourg, la capitale de l’Ecosse. Instruit des bonnes expériences de Madjid Bougherra et de Abderraouf Zarabi au pays de la cornemuse, Bouzid n’a pas hésité.

«Compte tenu du fait que le club appartient à un homme d’affaires lituanien, je me suis déplacé, avec mon agent, en Lituanie pour négocier et finaliser mon contrat.» Une fois tous les aspects discutés et réglés, il donne son accord. Bouzid est ainsi devenu «Scottish» (écossais).

«En Grande-Bretagne, les étrangers sont très respectés»

Dans le calme de la ville, le défenseur algérien savoure le chemin parcouru. «Il fallait m’adapter à la ville, au club, au mode de vie, aux traditions britanniques. El Hamdoullah, tout va bien à présent.» Titulaire indiscutable au sein de l’équipe, il est de plus en plus apprécié par le public. Déjà, en nous promenant avec lui au centre-ville, il y a eu des supporters qui l’ont reconnu et l’ont salué. «En Grande-Bretagne, on respire réellement le football. De plus, les étrangers sont très respectés. Je découvre ici des sensations que je n’aurais jamais cru connaître.» Cette satisfaction ne sera cependant complète que lorsqu’il pourra relever le défi qu’il s’est lancé : retrouver la sélection nationale. Vu que les places sont désormais chères, cela sera difficile pour lui, mais il ne désespère pas. «Je ferai mon possible et je m’en remets à Dieu», a-t-il conclu .