Bouzeguène (Tizi ouzou), 14 villages crient leur soif

Bouzeguène (Tizi ouzou), 14 villages crient leur soif

Les habitants sont obligés de parcourir des kilomètres pour étancher leur soif

Pourquoi les citoyens de Bouzeguène doivent-ils attendre les premières pluies pour espérer quelques gouttes d’eau dans leurs robinets?

Dans un communiqué rendu public avant-hier, l’Algérienne des eaux s’est adressée aux citoyens de la commune de Bouzeguène qui ont fermé le siège de son antenne locale pendant plusieurs jours afin de rappeler que le système d’alimentation des 14 villages est spécifique. Ces derniers ne sont pas alimentés à partir d’un raccordement à un barrage mais ils tiennent leur eau à partir d’une source locale appelée Adardar. Elle reconnaissait son incapacité à améliorer le rationnement avant les premières pluies.

En effet, les villages alimentés à partir de cette source locale dépendent entièrement des aléas de la nature. La source subit actuellement de plein fouet la sécheresse. Selon le rapport des services de cette même société, le débit est passé sous la barre des 1000 m3 par jour en ce mois d’octobre alors qu’il était de 1500 au mois de juillet.

C’est pourquoi l’Algérienne des eaux a rappelé les citoyens de ces villages que dans ces conditions de sécheresse, ses services ont été contraints de mettre en place un programme de rationnement drastique. En l’état actuel des choses, les foyers ne pourront hélas recevoir l’eau qu’un jour sur dix alors qu’elle était disponible tous les trois jours en temps ordinaire.

Plusieurs communes continuent en fait encore à souffrir du manque d’eau potable malgré le raccordement au barrage de Taksebt.

Souvent, les citoyens sont privés d’eau à cause de réseaux défectueux à l’instar de la commune de Boudjima, située à une trentaine de kilomètres au nord du chef-lieu de wilaya. A Draâ El Mizan, plusieurs villages ne cessent de crier leur détresse en ces temps caniculaires.

Pourtant, beaucoup d’efforts ont été consentis pour améliorer l’alimentation en eau potable à travers tout le territoire de la wilaya. Des améliorations qui ne touchent malheureusement pas toutes les populations à cause de la gestion hasardeuse au niveau local.

Souvent, des villages se voient privés de ce liquide vital alors que d’autres, juste à côté sont alimentés. Le sentiment d’injustice et le manque de communication des élus conduisent généralement à des actions de contestations violentes.

Plusieurs sièges de communes sont actuellement fermés par les citoyens à cause justement de ce genre de problèmes. Les élus ne réagissent qu’une fois l’accès à leurs bureaux est fermé par les contestataires. Hélas, faute d’amélioration dans les modes de gestion, certains élus commencent à instaurer un nouveau mode de réponse à leurs concitoyens.

Une fois le siège de la mairie fermé, ces derniers, au lieu de s’adresser aux contestataires pour trouver des solutions ne reviennent sur les lieux qu’une fois les citoyens en colère sont partis. La régression des moeurs en matière de gestion des collectivités locales semble toucher plusieurs communes.