Décidément tout se vend en Algérie. Depuis ces dernières années, un business florissant fait le bonheur de certains affairistes qui ont découvert «sur notre territoire» un «gisement d’or». De fil en aiguille, nous remontons sur cette affaire d’habits vendus sous le label de grandes marques.
Autre exemple, même constat. Chez Adidas Algérie, les prix choquent plus d’un. Mais il s’agit, dira-t-on, d’une grande marque de sport de renom qui propose des articles, dont rêve toute personne accro à la mode. Mais la franchise propose-t-elle une bonne qualité en plus de vendre une marque ? Pas si sûr. Pour preuve, des clients de cette boutique installée en Algérie depuis plusieurs années, se plaignent du bas de gamme. «J’ai payé à mon fils des baskets à près de 20 000 DA. Deux mois après, le tissu situé au niveau du contrefort s’est déchiré», témoigne le papa d’un adolescent de 15 ans.
Interrogée par le Temps d’Algérie, une ex-employée d’une boutique de marque de prêt-à-porter pour femme, située à Sidi Yahia, révèle quelques détails de ce business très prospère. «Certaines franchises, notamment celles chez qui j’ai travaillé pendant quelques mois, vendent des articles selon le prix qu’elles versent dans le loyer», témoigne notre interlocutrice. Une autre révélation : «Pire encore, ces boutiques dites de marque achètent leurs marchandises en Chine à des prix très bas, puis les transportent en Turquie pour un nouvel étiquetage», lâche notre témoin. Par ailleurs, parlons des soldes. Les commerçants sont autorisés à pratiquer des soldes deux fois au cours d’une année (été et hiver) pour pouvoir liquider leurs produits non vendus. Cependant, ils doivent respecter les périodes autorisées et le type d’articles à solder. Mais là, n’est pas tout le souci. Les boutiques franchisées en Algérie exaltent des pancartes marquées dessus «soldes de 10 à 80%». Seulement, une fois à l’intérieur, le client est surpris d’apprendre que 90% des articles sont soldés à 10%. Ceux qui sont soldés au-delà des 10% sont quelques vêtements de l’ancienne collection qui coûtaient déjà dans les alentours de 9000 à 12 000 DA.
Des enseignes comme… des champignons
Quittons le monde du chiffon et allons plus loin. Un peu partout dans les grandes villes, dans la capitale plus particulièrement, un nombre incroyable d’enseignes étrangères poussent comme des champignons. En effet, en plus du prêt-à-porter, il y a le cosmétique, les nouvelles technologies téléphoniques, l’électroménager… Le marché algérien est miné de produits de second choix. La question est : pourquoi ces franchises installées en Algérie ne respectent-elles pas les mêmes règles qu’à l’étranger ? Il est clair que vendre des produits bas de gamme à des citoyens qui ont peu de chance de comparer leur achats avec ceux vendus à l’étranger est un tour de passe-passe pour ces franchises. Comment peut-on savoir, en effet, que le shampoing Elseve de l’Oréal-Paris donne réellement un effet de brillance à la chevelure, si le même flacon acheté dans une boutique à place Audin a pour seul effet de… sentir bon ? Une canette de coca-cola acheté dans un MacDo en France pétille en bouche tandis que celle que propose l’épicier de Bab El Oued donne l’impression d’asperger une quantité de sucre accompagnée d’un verre d’eau… Au fait, tout cela corrobore très bien le constat établi plus haut : tout se vend et tout se consomme en Algérie même… rien.