Bouteflika veut tuer politiquement Belkhadem soupçonné d’intelligence avec adversaires

Bouteflika veut tuer politiquement Belkhadem soupçonné d’intelligence avec adversaires

bouteflika-belkhadem-00-lyes_997429-300x190.jpgAbdelaziz Belkhadem était présent lundi à l’université d’été du changement (FC), le parti d’Abdelmadjid Menasra. Il était au premier rang des invités avec Sid Ahmed Ghozali, Mouloud Hamrouche, Ahmed Benbitour et surtout Ali Benflis, adversaire de Bouteflika lors de la dernière présidentielle.

Ce dernier, lorsqu’il avait pris la parole a fait un procès en bonne et due forme contre Bouteflika, sa gouverne et surtout son absence avec son corollaire la paralysie de l’institution présidentielle.

Les observateurs étaient profondément surpris de voir Belkhadem assister sans broncher au procès de Bouteflika alors qu’il était encore ministre d’Etat et conseiller spécial.

A moins qu’à travers cette présence le conseiller entendait envoyer un message : celui de la rupture avec le président. Histoire d’officialiser le divorce. Sinon on voit mal comment il pouvait assister à une rencontre, avec les adversaires politiques du président, pour faire le procès du président.

Selon des journalistes présents à l’université d’été, Belkhadem a dû quitter précipitamment les lieux après avoir reçu un coup de fil pour « un rendez-vous urgent ». Est-ce un coup de fil de la Présidence pour lui signifier un mécontentement d’en haut lieu ? Mystère et boule de gomme.

Toujours est-il que ce limogeage a été rendu public aujourd’hui via un communiqué de la présidence. Un communiqué dont le lexique tranche radicalement avec les formules stéréotypées et convenues utilisées habituellement dans les usages officiels pour annoncer un limogeage.

En effet, dans le communiqué de la présidence, il y a une certaine violence dans le choix des mots qui renvoie à une réaction revancharde.

Le fait de perdre son poste de conseiller, mais de se voir désormais interdit de toutes activités en relation avec l’ensemble des structures de l’État et au sein même du FLN est signe que Belkhadem s’est rendu coupable de quelque chose de gravissime pour se voir débarqué de façon aussi humiliante.

Est-ce la présence de Belkhadem à l’université du Front du changement, où il avait assisté au procès de Bouteflika fait notamment par Ali Benflis qui est à l’origine de son limogeage ? C’est probablement la goutte qui a fait déborder le vase.

Car depuis sa nomination au poste de ministre d’État et conseiller spécial du président, Belklhadem n’a été chargé d’aucune mission de représenter le président à l’étranger.

C’est tour à tour Sellal, Bensallah, Ould Khélifa, et même Boudiaf qui s’y sont collés. Visiblement, le divorce, officialisé aujourd’hui a des raisons plus profondes. Peut être que le président Bouteflika soupçonne de Belkhadem de rouler pour sa propre  chapelle en se préparant à la succession.

Même s’il a soutenu le quatrième mandat du bout des lèvres, Belkhadem n’a jamais caché son ambition de briguer la présidence, car il croit à son destin national.

Doit-il désormais tirer un trait sur cette ambition ? C’est en tous cas la volonté manifeste du président Bouteflika de l’enterrer politiquement en le radiant des institutions de l’Etat et des structures du FLN.

Mais Belkhadem, vieux routier de la politique peut retourner la situation en sa faveur en jouant la victimisation. En le virant du système, Bouteflika lui redonne en quelque sorte une nouvelle virginité qui lui permettra de se placer en alternative politique en prévision de 2019.

C’est d’autant plus jouable que Belkhadem pourrait être l’homme qui pourrait réussir la jonction entre les nationalistes et les islamistes BCBG.

A moins que ceux qui ont scellé sa perte lui sortent des dossiers pour plomber son ambition. Car comme a dit un ancien ministre, « le système n’oublie pas ceux qui l’ont servi mais ne pardonne jamais à ceux qui l’ont trahi » ( Dawla ma tensach ou ma tesmahch).