Bouteflika veut des salaires selon les compétences

Bouteflika veut des salaires selon les compétences

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Il s’oppose au système socialiste dans la rémunération des cadres

Le président de la République appelle à la revalorisation des salaires des enseignants chercheurs pour les inciter à revenir au pays.

Avant-hier, à partir de la wilaya de Sétif, Abdelaziz Bouteflika a ouvertement critiqué «la politique de gestion des cadres». La fuite des cerveaux est un phénomène «dangereux» admet-il, soulignant qu’il est temps de «penser à une solution dans l’immédiat» susceptible d’arrêter l’hémorragie. Le premier magistrat du pays, lors de son allocution d’ouverture de l’année universitaire 2009/2010, abordera sans détour un problème sensible qui est la prise en charge des éminences grises nationales qui font les beaux jours des grandes universités mondiales. Il reconnaît ainsi que celles-ci méritent encore plus d’égard et de considération. L’application des principes du socialisme dans la rémunération des compétences est à bannir, estime le président. «Ce n’est pas juste de payer Einstein comme on paie l’importe quel enseignant universitaire» déclare-t-il. Allusion faite au grands chercheurs et spécialistes algériens mal pris en charge malgré leurs grandes compétences. Mieux encore, il soulignera que la seule manière d’encourager les chercheurs et scientifiques algériens à rentrer dans leur pays est de «leur octroyer des salaires équivalents à ceux qu’ils touchent aux Etats-Unis d’Amérique».

«L’heure est au défi» lance-t-il devant les étudiants et cadres du secteur de l’Enseignement supérieur. Un défi face aux chants de sirènes des prestigieuses universités américaines qui ne cessent d’attirer les étudiants algériens. Certes, cela renseigne sur le fait «que le niveau de l’enseignement en Algérie est bon» déduit Abdelaziz Bouteflika. Cependant, «les diplômés des universités algériennes n’ont pas le droit d’oublier leur pays». «Qu’ils immigrent pour mieux s’instruire d’accord ; mais ils doivent revenir» a-t-il insisté. Et d’avouer avoir «perçu chez notre communauté à l’étranger, une pleine disponibilité à contribuer au développement du pays».

Quant à la demande d’augmentation des salaires, il dira que «tout le monde, du président de la République jusqu’au simple gardien veulent des augmentations». «Cela n’est pas possible» déclare-t-il, tout en exhortant à la mise en place d’une échelle de rémunération selon les compétences et le savoir. Abordant le sujet de la jeunesse, Bouteflika dira qu’elle est dans nos «consciences». «Les Algériens sont ambitieux» constate-t-il, mais «veulent que leurs rêvent soient concrétisés dans l’immédiat». Ce qui est un défaut, laisse-t-il entendre, puisque «l’ambition se concrétise avec le travail». Toujours au sujet de l’université algérienne, Abdelaziz Bouteflika, disant parler en connaissance de cause, émettra le souhait de voir l’université «influencer positivement sur la société, et ne pas être influencée négativement par la société». «Je ne veux porter atteinte à personne mais je sais bien de quoi je parle» lance-t-il. «Nous sommes fermement résolus à poursuivre les efforts de développement du système universitaire et de la recherche dans le cadre du plan quinquennal en vigueur» soutient-il. Selon lui, «il est temps de donner une impulsion décisive à la relation de l’université avec son environnement économique et social et d’établir un lien solide entre la sphère de la formation et celle de l’emploi».

Aomar Fekrache