Le président algérien Abdelaziz Bouteflika doit annoncer vendredi soir d’ »importantes décisions » sur des réformes dans un discours télévisé à la nation prévu à 20HOO (19H00 GMT), a-t-on annoncé de source officielle.
« Le chef de l’Etat annoncera, à cette occasion, d’importantes décisions concernant l’approfondissement du processus démocratique, le renforcement des bases de l’Etat de droit, la réduction des disparités et l’accélération du développement socioéconomique », a-t-on indiqué de même source.
C’est la première fois que le président Bouteflika, 74 ans, s’adresse aux Algériens depuis qu’un vent de révolution souffle sur le monde arabe et alors que l’Algérie est en proie à de nombreux mouvements sociaux. En janvier, des émeutes y ont fait cinq morts et 800 blessés.
La seule décision politique annoncée depuis a été la levée de l’état d’urgence instaurée en février 1992 pour endiguer une insurrection islamiste.
Cité par un de ses conseillers le 19 mars dernier à l’occasion de la fête de la victoire commémorant le cessez-le-feu pendant la guerre d’Algérie (1954/62), M. Bouteflika a promis d’ouvrir une « nouvelle page » sur « la voie des réformes globales », soulignant qu’elles ne sauraient « être fructueuses en l’absence de réformes politiques ».
Faute d’indications sur le contenu des réformes politiques envisagées, on spécule abondamment sur une révision de la constitution de 1996 souhaitée par l’opposition et même par les trois partis de l’Alliance présidentielle.
Le Front de Libération nationale (FLN, ex-parti unique le Rassemblement National Démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia et le Mouvement de la Société pour la paix (MSP, islamiste) se disent favorables à une révision « même profonde » de la loi fondamentale amendée il y a deux ans pour permettre à M. Bouteflika de briguer un troisième mandat.
Ces partis ne souhaitent pas cependant l’élection d’une assemblée constituante revendiquée par le FFS et le Parti des Travailleurs (trotskyste – extrême gauche).