Bouteflika trace les grandes lignes de la politique économique

Bouteflika trace les grandes lignes de la politique économique

Le président de la République, en auditionnant, jeudi dernier, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a tracé, à l’occasion, les grandes lignes de la politique économique, en ces temps de crise.

Pour lui, il s’agit, d’abord, «de poursuivre et de suivre de près cette même politique de prudence, à travers la rigueur et la lutte contre tout abus dans la dépense publique» mais également «promouvoir une diversification économique et de nouvelles recettes pour le pays».

Le chef de l’Etat a fait remarquer, dans le même sillage, que «la crise mondiale est venue nous rappeler l’ampleur de la dépendance du pays envers le marché mondial des hydrocarbures et la nécessité d’accélérer les efforts de développement pour inverser cette situation».

Il est utile de noter, à ce titre, qu’après avoir atteint près de 100 dollars en moyenne sur l’année 2008, le prix moyen du baril a fortement reculé pour se situer à 53 dollars durant le premier semestre de l’année 2009.

En conséquence, les recettes d’exportation d’hydrocarbures sont passées de 79 milliards de dollars en 2008 à près de 20 milliards de dollars durant le premier semestre de cette année.

En parallèle, les importations ont connu une relative stabilisation durant le premier semestre de cette année, après avoir enregistré une forte progression entre 2005 et 2008, atteignant 38 milliards de dollars en 2008.

Ce cadre macroéconomique a incité les pouvoirs publics à mettre en place une stratégie, dans le cadre de la loi de finances complémentaires afin de juguler les importations.

Parallèlement, des encouragements et incitations ont été arrêtés en faveur de l’investissement local et la mise à niveau de l’outil industriel public encore viable.

Sur ce plan, le premier magistrat du pays a instruit le gouvernement «à valoriser et mettre en œuvre» l’ensemble de ces dispositions.

Outre l’application de cette vision globale, Abdelaziz Bouteflika a promis également un nouveau programme d’investissement public «qui dépassera nettement les montants déjà avancés».

Toutefois, le président de la République a tenu à rappeler aux agents économiques qu’ils «doivent aussi emprunter ce même chemin pour récupérer d’abord le marché local, réduire le coût des importations et partir à la conquête de nouveaux marchés à l’étranger».

Au sujet de la réforme des systèmes bancaire et financier, Abdelaziz Bouteflika a dit qu’elle «doit se poursuivre pour les moderniser et en accroître l’efficacité» ajoutant que «l’économie de marché se consolidera également, mais tout cela ne saurait aboutir à un libéralisme incontrôlé mettant en cause les intérêts de la collectivité nationale».

Cette réunion d’évaluation a été aussi l’occasion pour le ministre des Finances d’exposer les différents chantiers engagés par le secteur ces dernières années.

Il fera état notamment de la modernisation de la gestion du budget public qui est en cours et la poursuite de la réforme du cadre législatif de l’administration fiscale.

S’agissant de l’administration douanière, celle-ci, précise le ministre, a engagé un important programme de développement de ses moyens humains et matériels et verra bientôt le dépôt d’un projet de révision du code des douanes.

La poursuite de la réforme des banques et du marché financier est en outre au menu.

Il s’agit en clair, de la poursuite de la réforme des banques publiques avec de nouveaux contrats de performance pour leurs dirigeants, la généralisation graduelle de programmes de formation des personnels et d’amélioration des méthodes en partenariat avec de grandes banques étrangères.

Le secteur des assurances a eu également sa part des réformes.

A cet effet, M. Djoudi dira que celui-ci, «grâce à une mutualisation des efforts et moyens a engagé la création d’une école nationale des assurances, d’un fichier national des conducteurs ainsi que la lutte contre la fraude à l’assurance».

«Les pouvoirs publics, a conclu le ministre, ont veillé [également] à l’entrée en activité de la commission de supervision des assurances, autorité de contrôle de ce domaine, ainsi qu’à la mise en place de la centrale des risques».

Smaïl Boughazi