Bouteflika tourne la page de la rumeur

Bouteflika tourne la page de la rumeur

En bonne forme, le chef de l’État s’est attardé sur les stands, en osant même quelques parenthèses humoristiques. Il a mis l’accent durant ses échanges avec les éditeurs sur le prix des livres, le lectorat en Algérie et la publication de livres qui ont trait à l’histoire.

La 17e édition du Salon international du livre d’Alger, le plus grand événement culturel de l’année, a été inaugurée, hier après-midi, par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au Palais des expositions (Safex) des Pins-Maritimes. Cette inauguration constitue la première sortie officielle du chef de l’État, après les rumeurs qui avaient alimenté la Toile, il y a quelques semaines, concernant son état de santé, voire son décès. Apparemment au meilleur de sa forme, M. Bouteflika, qui était accompagné par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, la ministre de la Culture, Khalida Toumi et d’un nombre important d’autres ministres, a visité une bonne dizaine de stands (Enag, Aarc, Edif 2000, Dalimen, Chihab, Barzakh, Casbah, Dar El-Chourouk (Égypte), Dar Al-Masriya Al-Loubnaniya, Wordsworth LTD, Hachette (France) et Opu, tout en échangeant avec les différents éditeurs. Il a surtout affiché un grand intérêt sur le prix du livre, notamment universitaire, ainsi que pour les livres ayant trait à l’histoire et sur le lectorat en Algérie.

Le chef de l’État a demandé, au stand des éditions Chihab, à Azeddine Guerfi, directeur de cette maison d’édition et commissaire du Festival international de la littérature et du livre de jeunesse (Feliv), si le public s’intéressait à la lecture et aux musées. Il a, en outre, abordé avec M. Guerfi la question de la décentralisation (le Feliv se tient, en plus d’Alger, dans deux wilayas différentes chaque année, et ce sera bientôt le cas du Sila, avec “le Sila dans les wilayas”, en lui demandant si les autres régions d’Algérie profitaient aussi du Feliv. Avec Dalila Nedjam, directrice des éditions Dalimen et commissaire du Festival international de la bande dessinée d’Alger (Fibda), M. Bouteflika a salué le travail des jeunes, reconnaissant, d’après l’album qui lui a été montré, que ces jeunes artistes avaient “beaucoup de talent”. Mme Nedjam a offert au Président le Café de l’imam de Fadéla M’rabet, qui était présente aux côtés de son éditrice. Elle a échangé quelques mots avec le chef de l’État qui lui a confié avoir été un auditeur de ses émissions à la radio. Le chef de l’État a pris tout son temps lors de cette visite, en racontant des anecdotes, en osant quelques digressions.

Il a, par ailleurs, questionné les éditeurs à propos de l’achat de droits (au stand des éditions Hachette), puis celui de la traduction.

M. Bouteflika s’est vu offrir beaucoup de livres, notamment l’ouvrage collectif Histoire de l’Algérie à la période coloniale (éditions Barzakh), les Mémoires de Mohamed El-Mili (éditions Casbah), ou encore l’œuvre en dix tomes de Naguib Mahfouz (Dar El-Chourouk). Le président de la République a exprimé également sa satisfaction quant à la publication par Barzakh de l’ouvrage Le Choix de l’Algérie. Deux voix, une mémoire, puisqu’il a, à la sortie du livre, adressé une lettre à Pierre et Claudine Chaulet pour les féliciter de la publication de ce livre. Il visitera aussi le stand de l’Aarc et précisément l’exposition, montée à l’occasion du cinquantenaire de l’Indépendance, relative aux unes d’El Moudjahid, de 1956 à 1962. À noter que le Sila ouvre ses portes aujourd’hui au public, et s’étalera jusqu’au 29 septembre prochain.

Sur une superficie de 14 000 m2, quelque 630 maisons d’édition, en provenance de 41 pays, prendront part à cette manifestation. 250 maisons d’édition algériennes exposent et présentent leurs nouveautés au public, qui est attendu en nombre cette année. Au programme, des conférences, des présentations de livres, deux hommages (Mouloud Feraoun, Ahmed Réda Houhou) et un colloque consacré à Assia Djebar, intitulé Algérie, histoire et littérature. Placé sous le thème “Mon livre, ma liberté”, ce 17e Salon international du livre d’Alger met l’Algérie à l’honneur à l’occasion du cinquantenaire de l’Indépendance, et cette date marquante servira de fil conducteur au Sila.

S K