Un ultime appel à une participation massive aux élections législatives de demain, une légitimité historique sollicitée à tirer sa révérence et un appel aux jeunes pour reprandre le flambeau.
Ce sont les aspects essentiels du discours du président de la République prononcé hier dans la capitale des Hauts Plateaux. Le chef de l’Etat s’est rendu hier à Sétif pour présider les festivités de la commémoration du 67e anniversaire des événements du 8 mai 1945. Dès son arrivée, c’est presque la quasi-totalité de la population de cette wilaya qui l’a accueilli à la place Saâl Bouzid, située au centre-ville, où le Président s’est offert un bain de foule des plus grandioses.
Compte tenu du caractère historique de l’événement qui a motivé ce déplacement à Sétif, le chef de l’Etat était notamment attendu qu’il se prononce largement dans son discours sur le devenir des relations algéro-françaises, en intégrant cette nouvelle donne qui est l’accession de François Hollande à l’Elysée. A ce propos, le chef de l’Etat ne s’est pas montré prolixe en abordant le sujet qu’il a tout juste effleuré. «Après son Indépendance, l’Algérie s’est vite attelée à établir des relations bilatérales avec plusieurs pays du pourtour méditerranéen dont la France.
Avec ce pays, j’estime qu’une lecture objective de l’Histoire, écartée de la guerre de la mémoire, est sans doute la meilleure manière de garantir un partenariat fructifié dans un cadre de respect mutuel et loin des conflits liés au passif historique», a-t-il déclaré. A Bouteflika d’enchaîner que la génération de la Révolution dont lui-même fait patrie «a désormais fait son temps, en répétant trois fois cette phrase. «50 ans après l’indépendance, il est grand temps que cette génération se retire de la gestion des affaires de l’Etat», a-t-il clamé.
Ceci dit, a ajouté le premier magistrat du pays, «l’on demeure redevables envers les sacrifices consentis par cette même génération pour libérer le pays du joug du colonialisme». La retraite pour les anciens a sonné, a ajouté le chef de l’Etat, en invitant la jeunesse à la sauvegarde des réalisations, nombreuses et variées, concrétisées, selon lui, dans divers domaines par le jeune Etat algérien
en 50 ans d’existence. «Vous jeunes Algériens, il est impératif de vous préparer pour les responsabilités qui vous attendent pour relever les défis futurs qui impliquent votre pays. Beaucoup parmi vous ne connaissent pas Krim Belkacem, Abane Ramdane, Lotfi, le colonel Amirouche et même Ben Bella qui a rendu l’âme récemment, je vous sollicite donc à mieux vous imprégner de votre histoire et votre identité pour que vous puissiez saisir vos valeurs et savoir qui vous êtes au juste».
Poursuivant son discours, le président Bouteflika a été, par moments, interrompu par l’assistance qui lui quémandait de briguer un quatrième mandat à la tête de la magistrature suprême du pays. Sa réponse à cette sollicitation fut brève et concise : «Longue vie à celui qui connaît ses limites.»Le président de la République a lancé en outre à partir de la capitale des Hauts Plateaux un appel à l’ensemble des Algériens à participer massivement aux élections législatives qui auront lieu demain.
Le président de la République a, en effet, de nouveau appelé le peuple algérien à accomplir son devoir constitutionnel lors de ce scrutin, en soulignant que la future assemblée nationale garantira «le droit de participation effective à tous, y compris aux nouveaux partis et le choix de candidats compétents et crédibles porteurs de nouvelles approches et de programmes sérieux et judicieux, fidèles à l’engagement éthique qui les lie à leurs électeurs».
Le 10 mai, fête de la démocratie en Algérie
Le chef de l’Etat rappellera que la prochaine APN «aura pour charge de parachever l’adaptation du système juridique national dans le sillage des réformes politiques, à leur tête la révision de la Constitution pour amorcer une nouvelle ère, en matière de promotion de bonne gouvernance, de modernisation des institutions de la République et d’élargissement du champ des droits et libertés». En invitant les Algériens, en particulier la jeunesse, à se rendre massivement aux urnes, Abdelaziz Bouteflika a en outre émis le vœu que ce jeudi 10 mai sera «une fête de la démocratie en Algérie».
Le chef de l’Etat s’est dit en outre convaincu que «le vaillant peuple algérien qui mesure l’évènement à sa juste valeur et reconnaît le caractère sensible de la conjoncture ne faillira pas à son engagement envers sa patrie et sera au rendez-vous en cette année mémorable». «Notre vœu aujourd’hui est que le succès des élections législatives soit à la mesure des efforts consentis dans le cadre de leurs préparatifs et de l’enjeu qu’elles impliquent», a-t-il ajouté
K. A