Bouteflika songe-t-il vraiment au mois de ramadhan ?

Bouteflika songe-t-il vraiment au mois de ramadhan ?

Le conseil des ministres, tenu hier, dimanche 24 mai, sous la présidence du chef de l’Etat que nous n’avons pas entendu, que la télévision n’a pas jugé utile de rapprocher de l’écran, affirme se soucier du mois de ramadhan qui s’approche.

 

La dernière justification du conseil des ministres est des plus risibles. Abdelaziz Bouteflika et ses ministres ne font que se moquer des Algériens habitués, particulièrement et exceptionnellement durant ce mois qu’on dit mois de piété, de fraternité, de partage, à voir les prix grimper de manière fulgurante. Depuis le temps qu’elles promettent d’agir, les autorités n’ont jamais réussi à contenir l’inflation. Ni à réduire les abus.

Bien entendu, il se trouvera un ministre du Commerce, un responsable du contrôle de la qualité pour dire en ce mois de ramadhan 2015 que les prix, après avoir connu des hausses, connaîtront une baisse prochainement.

D’ici là, les barons se seront déjà sucrés, la ménagère sera saignée, les ministres rassureront et les prix ne baisseront pas ! Personne n’est dupe, ce n’est pas à quelques jours d’un aussi consumériste que des décisions se prennent. Si mesures devaient être décidées, il fallait le faire bien des mois auparavant. Pas maintenant. Le justificatif du mois de ramadhan évoqué lors du dernier conseil des ministres renseigne sur l’improvisation qui règne au sein du gouvernement.

Au fait, a-t-on pensé une seconde à celles et à ceux qui ne feront pas ramadhan ? Le discours officiel ne cesse d’affirmer que les libertés individuelles et collectives sont respectées, protégées et défendues.

Ouvrir les cafés, les restaurants, les gargotes devrait être un droit citoyen et le devoir des responsables. Ne serait-ce que pour voir le nombre d’algériens qui n’y rentreront pas!

Faire ou ne pas faire ramadhan fait partie des libertés individuelles et dans la constitution algérienne est énoncé la liberté du culte. Silence, sujet tabou à surtout ne pas évoquer, au risque d’attirer les foudres des fondamentalistes de tous poils devenus des clients convoités en haut lieu.

Achour Boufetta