Bouteflika sollicité par des médaillés olympiques

Bouteflika sollicité par des médaillés olympiques

Le «feuilleton» du COA – puisque c’en est un, du moment que chaque jour il y a de nouveaux rebondissements dans l’affaire – continue de défrayer la chronique du mouvement sportif national.

Hier, pas moins de sept médaillés olympiques, en l’occurrence Hassiba Boulmerka, Mohamed Allalou, Djabir Saïd Guerni, Abderrahmane Hammad, Soraya Haddad, Ali Saïdi Sief et Nouria Benida Merah, ont signé une déclaration, qui a été transmise à la presse, dans laquelle ils lancent «un appel à toutes les parties concernés afin de mettre un terme à tous les dérapages et agissements qui entachent les valeurs sportives de notre pays et son image».

Dans la foulée, ces athlètes iront même jusqu’à saisir le premier magistrat du pays «afin de mettre un terme à ces comportements indignes de la part de pseudo-responsables et de contrecarrer leurs desseins obscurs, commandités depuis le renouvellement, très souvent chaotique, des fédérations sportives nationales, dont les lourdes conséquences commencent à se faire sentir au détriment de l’avenir de notre jeunesse». Ces valeurs sportives, «pour lesquelles nous nous sommes surpassés dans la loyauté et l’intégrité, sont aujourd’hui bafouées par des groupes d’intérêts et à leur tête un membre du Comité olympique algérien, en perte de vitesse sur le plan mondial, voulant s’accaparer de manière illégale et non réglementaire cette instance en l’utilisant, nous l’avons bien compris, comme tremplin, au mépris de la crédibilité de notre pays, trompant les uns et les autres», ont ajouté les signataires de cette déclaration qui, en optant pour cette action, et en tant que titulaires d’une «légitimité», acquise grâce à leurs performances sur le plan mondial, veulent user de leur notoriété afin de peser dans ce «conflit» pour qu’une solution rapide et immédiate soit envisagée.

En tant que membres de l’AG, ces médaillés olympiques se sont vus dans l’obligation de réagir face à la situation que vit actuellement l’instance olympique algérienne. Il est vrai que cette affaire du COA a pris une autre tournure après l’implication du Comité international olympique (CIO). Son président, M. Jacques Rogge, avait adressé une lettre au ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Hachemi Djiar, dans laquelle il exprime «l’importance qu’attache l’instance olympique internationale à la notion d’autonomie du mouvement olympique».

Jacques Rogge, qui a précisé que le CIO a «suivi de très près les récents développements au sein du COA», a tenu à faire part, au MJS, des «requêtes» de l’instance internationale, «qui ont pour objectif de garantir l’autonomie du mouvement olympique en Algérie». Tentant de «désamorcer» la crise, le président par intérim du COA, M. Toufik Chaouche Teyara, a déclaré, lundi dernier, par le biais d’un communiqué, que les élections vont avoir lieu le 4 juin prochain. Il a également «invité» M. Mustapha Larfaoui, membre du CIO, et M. Si Mohamed Baghdadi, ancien président du COA, à rejoindre la commission de mandatement.

Mais, apparemment, les choses ne vont pas en s’améliorant. Les fédérations qui se sont réunies à l’ISTS, le 28 avril dernier, ne reconnaissent pas «l’intérimaire» Teyara. Ils réclament la tenue d’une assemblée générale extraordinaire puisque «seule l’AG est habilitée à régler ce genre de situations». Chaque partie se dit légaliste et respectueuse de la charte olympique. Et c’est devant cet état de fait que les signataires du communiqué sont intervenus en portant cette «affaire» auprès du Chef de l’Etat, afin que tout rentre dans l’ordre dans les plus brefs délais.