Le clan des élites algériennes qui s’opposent au 4e mandat de Bouteflika n’arrête pas de s’agrandir. En effet, ils sont nombreux, ces acteurs de la société civile, qui n’adhèrent plus à l’ambition du président sortant, qui veut garder le pouvoir ultime indéfiniment malgré sa maladie et son bilan plutôt controversé.
Mis à part quelques soutiens intéressés et d’autres contraints, plus grand monde n’est derrière Abdelaziz Bouteflika. Par exemple, à l’Union des zaouïas, qui rappelons-le est une institution qui a toujours soutenu le président candidat, un grand fossé s’est créé entre les pro et les anti quatrième mandat. Effectivement, lors de leur réunion organisée dernièrement à Biskra, les membres de l’Union des Zaouïas n’ont pas pu se mettre d’accord pour afficher leur soutien à Bouteflika.
Pareil du côté de l’Organisation nationale des moudjahidine, où il semblerait qu’une partie des membres avec à leur tête, le Secrétaire général de l’organisation soutiendraient plutôt la candidature de Ali Benflis. Ce qui explique les déclarations contradictoires de l’ONM, qui, on le rappelle a publié un communiqué invitant les algériens à accomplir leur devoir électoral « en toute liberté » avant de changer d’avis et d’appeler au soutien de Bouteflika.
Enfin, il n’y a pas que les moudjahidines et les membres de l’Union des Zaouïas qui sont divisés par la candidature du président sortant, les patrons, eux aussi, ne sont pas tous pour Bouteflika. Il semblerait d’ailleurs, que le soutien du Forum des chefs d’entreprises au 4e mandat est le résultat d’un coup de force orchestré par le patron de l’ETRHB, Ali Haddad et Réda Hamiani. Ces derniers auraient fait reporter l’assemblée générale du FCE à plusieurs reprises avant d’arriver à rassembler une majorité pro 4e mandat. Il faut savoir que seuls 120 membres sur 300 ont répondu présent à la réunion du Forum des chefs d’entreprises qui s’est tenu à l’hôtel El Aurassi et durant laquelle, ce soutien à Bouteflika a été décidé.
Et puis, du côté des comités de soutien au programme du président de la République, les choses ne vont pas mieux puisqu’une partie de ces comités a choisi d’afficher son soutien à Benflis alors que l’autre reste silencieuse.
