Une élection en chasse une autre. Après les locales, cap à nouveau sur les sénatoriales. Avant le 29 décembre, le collège électoral (APC et APW) issu des dernières élections est appelé aux urnes dans chaque wilaya pour choisir un sénateur qui représentera la wilaya, dans le cadre du renouvellement partiel du conseil de la nation.
Il y a 48 wilayas en Algérie, il y aura donc au terme du scrutin 48 nouveaux sénateurs qui remplaceront leurs collègues dont le mandat unique de six ans arrivera à terme le 31 décembre 2012.
Cette élection est ouverte à tous les élus locaux qui peuvent présenter leurs candidats pour le siège unique, mais c’est certainement la formation qui a le plus d’élus qui a la chance de décrocher le Graal à l’issue du vote. A priori, le FLN part avec les faveurs des pronostics, mais après ce qu’on a vu comme tractations et comme négociations lors de l’installation des APC et des APW, où il a laissé des plumes, il risque encore de subir une nouvelle défaite.
Le changement de la moitié du Conseil de la nation, comme l’exige la constitution, va toucher également la moitié du tiers présidentiel. Autrement dit, le président Bouteflika doit lui aussi désigner 24 nouveaux sénateurs en remplacement de ceux qui ont consommé leurs mandats.
Mais à la différence des sénateurs issus des collectivités locales qui ne peuvent pas prétendre à un autre mandat, dans le prolongement immédiat de celui qui s’achève, les sénateurs du tiers présidentiel peuvent se voir renouveler la confiance par le président Bouteflika.
Dans le tiers présidentiel actuel, il y a des personnalités qui en sont à leur troisième mandat, comme par exemple le colonel Tahar Zbiri, qui n’a pas quitté l’institution depuis sa création à l’époque du président Liamine Zeroual. Parmi les personnalités du tiers présidentiel concernées par le renouvellement, on peut citer aussi Mme Bitat, Brahim Boulahya, Md Boukhalfa, Abdelkader Malki, Mme Leïla Tayeb…Mais encore une fois, le président pourrait leur renouveler sa confiance.
Mme Bitat pour remplacer Bensalah ?
Mais dans cette élection, tous les regards seront braqués sur le cas de Abdelkader Bensalah, le président du Conseil de la nation dont le mandat arrive aussi à son terme. Pourquoi son cas cristallise l’intérêt des observateurs ? Car sa reconduction ou non sera un indicateur quant aux autres enjeux politiques qui constituent l’agenda 2013.
Selon des sénateurs rencontrés jeudi, si le président Bouteflika désigne à nouveau Bensalah, qui a déjà fait trois mandats consécutifs, cela voudra alors dire qu’il sera naturellement réélu à la tête de l’institution pour un quatrième mandat. Car on le voit mal confiné dans un rôle de simple sénateur lui qui a toujours eu des rôles de premier plan comme président du défunt CNT puis comme président de l’APN.
Mais si Bensalah n’est pas désigné par le président Bouteflika, cela voudra dire, selon ces mêmes sénateurs, qu’il sera appelé à assumer d’autres fonctions politiques. Et dans un premier temps, la commission qui sera chargé de la révision de la constitution. Une sorte de courte échelle pour se voir choisi comme vice- président dans le cas où le président Bouteflika postulerait pour un quatrième mandat. Cela bien sûr après révision de la constitution et la création de poste de vice président.
Et dans ce cas de figure, les sénateurs que nous avions rencontrés jeudi n’excluent pas de voir le président Bouteflika choisir Mme Bitat pour présider aux destinées de la deuxième institution du pays. “C’est une figure historique, c’est une intellectuelle, et son choix en tant que femme pour présider le Conseil de la nation est un bon signal de l’Algérie, qui cadrerait bien avec la volonté du président Bouteflika de donner plus de place à la femme algérienne dans les institutions”, argumentent certains de nos interlocuteurs.
Mais tout cela n’est que supputations, en dehors du fait que ces élections doivent bien avoir lieu le 29 décembre et que le nouveau président du Sénat devra être désigné au plus tard le 10 janvier 2013.