Intervenant, hier, à l’ouverture du second sommet économique arabe à Charm El Cheikh en Egypte, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a mis l’accent sur la nécessité de concrétiser la complémentarité économique entre les pays arabes.
Et pour ce faire, il a appelé les dirigeants arabes à concrétiser les décisions prises lors du dernier sommet, mais aussi à entamer de nouveaux projets.
Dans cette logique, Bouteflika a cité notamment le projet d’interconnexion maritime arabe qui revêt une importance capitale d’autant plus que, précise-t-il, 90% du transport de marchandise s’effectue par voie maritime. Ce qui impose aux pays arabes de développer, au préalable, les infrastructures portuaires afin d’être au même niveau que les différents ports des pays développés.
Bouteflika, qui a rappelé le niveau d’avancement des projets déjà entamés tels que le fonds arabe dédié aux PME, ainsi que
l’interconnexion du réseau électrique entre les pays arabes, fera remarquer que le cadre réglementaire et législatif régissant le volet investissements nécessite aussi une actualisation pour le rendre plus opérationnel, flexible et applicable sur le terrain. Ce cadre législatif permettrait, selon le chef de l’Etat, d’ouvrir grandes les portes aux investissements interarabes. Ces derniers, aux yeux du président de la République, sont perçus comme un élément moteur pour la complémentarité économique dans le monde arabe.
Bouteflika a plaidé aussi pour le réalisme dans la réalisation des projets en en fixant les priorités, et ce, en raison de l’écart économique entre les pays arabes. Evoquant le fonds créé lors du sommet de Koweït, Bouteflika, qui a insisté sur ce point, a fait remarquer que la somme collectée, soit 1,2 milliard de dollars, est la preuve tangible de la volonté politique des pays arabes de développer ce secteur, véritable gisement d’emplois. Il rappellera au passage le séminaire qui s’est tenu en 2010 en Algérie et qui a appelé à la mise en application d’une charte arabe pour le développement des PME. Le chef de l’Etat a aussi soulevé le projet
de l’interconnexion du réseau électrique arabe. A ce titre, il n’a pas manqué de souligner les efforts consentis par l’Algérie pour sa concrétisation. Ainsi, il a affirmé que l’interconnexion au niveau magrébin est presque finalisée. Le président de la République a, par ailleurs, énuméré les différents projets qui connaissent des avancées notables, à l’exemple de la sécurité alimentaire et hydrique, l’intégration des économies arabes à l’économie mondiale et les Objectifs du millénaire pour le développement.
Quant à la question de la reconstruction de Ghaza pour laquelle un fonds de solidarité de 2 milliards de dollars a été créé lors du sommet du Koweït, et pour lequel l’Algérie a offert 200 millions de dollars, Bouteflika regrette le fait que l’opération n’a pas encore été entamée, et ce, en raison du blocus israélien imposé aux Palestiniens. Dans ce sens, Bouteflika a appelé à la levée du blocus, notamment en associant les efforts de la communauté internationale afin de concrétiser cet objectif. Face à la persistance d’Israël à ignorer les appels de la communauté internationale, Bouteflika a invité le Quartette à œuvrer de manière déterminée à résoudre ce conflit et permettre le retour de la paix au Moyen-Orient.
Un schéma d’investissement intensif pour la sécurité alimentaire dans les pays arabes
Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a affirmé hier en marge des réunions préparatoires du sommet économique et social arabe que le Conseil économique et social arabe (CES) «a décidé de charger l’Organisation arabe pour le développement agricole de mener rapidement des études sur l’intégration économique dans le domaine agricole et surtout de proposer des projets suffisamment mûrs pour établir un schéma d’investissement intensif afin de pouvoir protéger les pays arabes contre les différentes secousses et défis sur le plan alimentaire». Dans ce sillage, le ministre a expliqué que cette démarche entre dans le cadre du suivi du premier sommet qui s’est tenu en 2008 au Koweït afin
d’évaluer le niveau d’exécution des décisions relatives à la sécurité alimentaire arabe. M. Benbada notera à ce propos que le Conseil a constaté un retard dans la concrétisation des études et projets d’urgence décidés lors de ce premier sommet, en soulignant que l’Algérie a toujours plaidé pour l’application de ces décisions.