Le président Abdelaziz Bouteflika a procédé dimanche à des changements à la tête de plusieurs entreprises et banques publiques alors que le pays est menacé par une crise financière en raison de la baisse de ses revenus pétroliers.
Le changement le plus important a touché la compagnie publique d’hydrocarbures Sonatrach, la plus grande société africaine en termes de chiffre d’affaires, à la tête de laquelle a été désigné Amine Mazouzi, un haut cadre du groupe pétrolier dirigé de manière transitoire depuis juillet par Said Sahnoun, selon la télévision publique.
Amine Mazouzi, directeur Stratégie et planification à Sonatrach, devrait prendre ses fonctions lundi. Avec des revenus annuels de 60 milliards de dollars, la Sonatrach assure 60% du budget de l’Etat et 97% des recettes extérieurs de l’Algérie, pays de 40 millions d’habitants à l’économie très peu diversifiée.

Le groupe a été secoué ces dernières années par une série de scandales financiers instruits par des tribunaux algériens ou étrangers, notamment italien.
M. Bouteflika a également nommé un nouveau directeur général des douanes au moment où le pays veut désormais maîtriser son commerce extérieur, source d’importantes fuites de devises.
Le pays prévoit d’importer pour un montant de 65 milliards de dollars en 2015.
Ces changements ont touché aussi la compagnie Air Algérie, régulièrement dénoncée par les usagers, ainsi que trois importantes banques publiques. L’Algérie souffre d’une faiblesse de son secteur bancaire qui peine à se transformer malgré de nombreuses tentatives de réformes entreprises ces dernières années.
Le gouvernement souhaite désormais que les banques s’impliquent dans le financement des grands projets de développement assuré jusque-là par le seul Trésor public.
Les recettes provenant des exportations d’hydrocarbures ont baissé de 42,8% durant les quatre premiers mois de 2015, en raison de la chute des prix du pétrole, entraînant un creusement du déficit commercial en Algérie.
Ces changements interviennent quelques jours après un important remaniement du gouvernement d’Abdelmalek Sellal ayant notamment concerné les portefeuilles de l’Energie et des Finances.
AFP