Ils l’ont attendu avec impatience: les détenus ayant obtenu des diplômes d’enseignement (Bac ou BEM) ou de formation pour l’année 2009, bénéficieront de mesures de grâce décidées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l’occasion du 47e anniversaire de la Fête de la police. Ainsi, le rêve de cette frange devient réalité.
Quitter l’établissement pénitentiaire ou voir l’allègement de leurs peines, ne sera finalement pas un voeu pieux. «Supplié» par nombre des détenus «instruits», le locataire d’El Mouradia n’a pas tardé à leur répondre, encore une fois, par l’affirmative et leur montrer que les départements de la justice et de l’éducation nationale veillent à l’instruction des détenus.
Le chef de l’Etat a souvent réitéré son attachement à la réinsertion des détenus ayant regretté leurs actes et veulant faire des études leur cheval de bataille.
Les exemples de cette volonté ne manquent pas. Le taux de réussite au Bac, 39,42% à l’échelle nationale, sert de bon témoin.
Notons qe ces détenus ont bénéficié des mesures de cette grâce comme le stipule le décret présidentiel du 4 juillet 2009: «Les personnes détenues condamnées définitivement, ayant suivi sous ce statut un enseignement ou une formation professionnelle et ayant subi avec succès les examens du brevet de l’enseignement moyen ou du baccalauréat, ou de fin d’études de l’université, ou obtenu des attestations de succès dans l’un des différents modes de formation professionnelle au titre de l’année scolaire 2008-2009».
Dans ce contexte, il convient de préciser que la grâce diffère d’un détenu à l’autre.
La grâce totale concerne les détenus condamnés dont le restant de la peine est égal ou inférieur à deux ans.
S’agissant des sanctions dépassant les 24 mois et sont égales ou inférieures à trois ans, les détenus ayant purgé la moitié de leur peine peuvent également en bénéficier.
Si pour des prisonniers n’ayant pas commis de crimes crapuleux, la grâce est acquise, pour d’autres, auteurs d’actes sévèrement condamnés, cette faveur est loin d’être accordée.
A ce sujet également, Abdelaziz Bouteflika est catégorique: il ne veut point pardonner à ceux qui veulent nuire à l’Etat.
Selon l’article 03 de ce décret, les personnes détenues ayant déjà bénéficié de remise de peine au profit des détenus ayant obtenu des diplômes d’enseignement ou de formation, ne sont pas concernées. La grâce, ils doivent la chercher ailleurs.
Il est de même pour les personnes détenues ayant obtenu le baccalauréat ou un diplôme universitaire avant leur incarcération, celles concernées par l’ordonnance n°06-01 du 27 février 2006 portant mise en oeuvre de la Charte pour la paix et de la Réconciliation nationale, etc.
Pour l’année scolaire 2007-2008, un total de 162 détenus lauréats des examens de l’éducation nationale ont bénéficié d’une grâce présidentielle totale.
«Un total de 128 détenus lauréats des examens du brevet de l’enseignement moyen (BEM) et 34 détenus lauréats du baccalauréat ont bénéficié de la grâce présidentielle totale», avait déclaré Felioune Mokhtar.
Ce dernier a indiqué que 132 détenus lauréats du BEM et deux autres lauréats du baccalauréat ont bénéficié d’une grâce partielle.
«La grâce a exclu les détenus impliqués dans les crimes de terrorisme, de corruption, de détournement de deniers publics ou de trafic. Les bénéficiaires de la grâce présidentielle sont parmi les condamnés à des délits simples», a-t-il précisé.
Les grâces accordées par le président de la République ont été un déclic qui a permis aux détenus de s’aligner dans le camp du savoir et non dans celui de l’obscurantisme.