Bouteflika : «Les élections législatives sont aussi importantes que le 1er Novembre 1954»

Bouteflika : «Les élections législatives sont aussi importantes que le 1er Novembre 1954»

«Ces élections sont aussi importantes que le 1er Novembre 1954. Ils sont un rendez-vous important dans l’avenir du pays. Le peuple algérien mature, qui a payé un lourd tribut pour recouvrer son indépendance, a toujours répondu présent quand le devoir national l’interpelle», a annoncé, jeudi à Oran, le président de la République Abdelaziz Bouteflika.

Dans un discours prononcé au niveau de la salle omnisports d’Arzew à l’occasion du 56e anniversaire de la création de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et le 41e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, le président a salué les sacrifices du peuple algérien et, notamment, des travailleurs.

Il a rendu hommage aux chouhada, qui ont permis à l’Algérie de recouvrer son indépendance et sa souveraineté, «qu’elle a parachevée par la nationalisation des hydrocarbures et qu’elle aspire consolider grâce à la réussite des réformes multiformes qu’elle a initiées».

Abordant les prochaines élections, il a appelé les Algériennes et les Algériens à voter en masse pour concrétiser le processus de réformes engagé. «La réussite du scrutin est tributaire du niveau de participation qui doit être le souci de tout un chacun», a-t-il indiqué, avant de souligner qu’il appartient à l’administration de réunir les moyens nécessaires pour ce faire et aux partis de mobiliser de larges franges du peuple.

Le chef de l’Etat, qui a rappelé que l’Algérie est leader dans l’expérience démocratique plurielle, a indiqué que le pays est sorti grandi des épreuves difficiles qu’il a vécues. «Le peuple, qui a rejeté l’extrémisme et la violence, est sorti de la tragédie nationale, plus fort, plus solidaire et réconcilié.»

«Notre pays a engagé avec maturité et conscience des réformes dans une conjoncture mondiale complexe marquée par des mutations, des conflits et des ingérences extérieures», a-t-il souligné, en précisant : «Nous sommes sensibles aux changements qui se déroulent dans le monde, mais nous ne nous laisserons pas dévier des principes qui ont fondé notre révolution».

L’administration sera neutre

Le président de la République, qui a insisté sur la neutralité totale de l’administration et le sérieux des commis de l’Etat dans l’accomplissement de leurs missions et leur plein engagement à l’application de la loi et à la mise en oeuvre des décisions de justice, a indiqué que la loi ne permettra à aucun d’entraver la volonté populaire.

«La supervision judiciaire du processus électoral sera un véritable test de la crédibilité de la justice et une opportunité pour renforcer son rôle vital dans la consécration de la démocratie et la promotion des droits politiques dans la société», a affirmé le président Bouteflika. «Il s’agit de garantir la transparence du scrutin et la compétition loyale et libre entre les différentes forces politiques», a précisé le chef de l’Etat, ajoutant qu’ «une telle démarche contribuera à la réussite des prochaines échéances politiques et permettra de mener le processus de réformes à bon port».

La loi électorale amendée, souligne-t-il, comporte «une batterie de procédures et de dispositions qui permettent de garantir la neutralité des élections et la transparence du processus électoral, que nous avons renforcée par une large présence d’observateurs étrangers et une large couverture médiatique aussi bien de médias nationaux qu’étrangers».

Le rôle mobilisateur des partis

Le chef de l’Etat, qui a indiqué que les prochaines élections seront ouvertes à un grand nombre de partis politiques, aussi bien agréés que ceux en attente d’agrément, a appelé la classe politique à jouer son rôle de mobilisations pour réussir ce rendez-vous. «Les partis politiques doivent être au diapason de ce tournant pour le pays. Je les appelle à présenter des programmes pratiques et utiles et des candidats compétents et intègres en mesure de gagner la confiance des électeurs.

Leur action permettra de mobiliser les électeurs pour un vote massif qui traduirait la confiance du peuple en ses institutions et son administration.».

«La réussite des prochaines élections, en ce qu’elles constituent une mise à l’épreuve de la citoyenneté et de la démocratie permettra, d’une part, de raffermir la relation entre le citoyen et les institutions constitutionnelles, de renforcer la confiance des électeurs en les élus et de conforter la crédibilité des assemblées élues, contribuant ainsi davantage à la construction et au renouveau national».

Le prochain Parlement révisera la Constitution

«Le Parlement pluriel, que nous souhaitons le plus représentatif possible et plus compétent, aura la tâche de parachever le processus de réformes engagé et de réviser la Constitution pour l’adapter aux mutations qu’a connues le pays et aux nécessités de développement», a tenu à ajouter le premier magistrat du pays.

«Les nations ne se développent pas par le verbiage, la fragmentation et l’anarchie, mais par des projets nationaux porteurs d’espoirs. Le temps est venu de faire la rupture avec les comportements négatifs qui ne répondent pas aux attentes d’un pays engagé dans un long processus de réformes et de développement par lesquels il aspire occuper une place qui lui sied dans le concert des nations», a indiqué le chef de l’Etat, qui a appelé les femmes et les jeunes à voter massivement lors des prochaines élections.

«En dépit des acquis qu’elle a réalisés dans différents domaines, la participation de la femme à la vie politique est restée loin des attentes. Pour la promotion de ses droits, nous avons intégré, à la faveur de la dernière révision de la Constitution, une nouvelle disposition qui lui garantira plus de chances de représentation au sein des assemblées élues», a rappelé le chef de l’Etat.

F. B.