Bouteflika : L’Algérie veut une relation forte et dynamique avec la France

Bouteflika : L’Algérie veut une relation forte et dynamique avec la France

L’Algérie est « favorable à une relation forte et dynamique avec la France », a indiqué son président Abdelaziz Bouteflika dans un entretien écrit à l’AFP, à quelques jours de la visite à Alger les 19 et 20 décembre du président français François Hollande

« L’Algérie est favorable à une relation forte et dynamique avec la France, fondée sur la densité des liens et les nombreux intérêts qui unissent nos deux pays », a-t-il déclaré dans cette rare interview accordée à un média, reçue dimanche.

Les deux pays veulent un « partenariat d’exception » et ses formes « importent peu finalement: c’est sa consistance qui est essentielle », a souligné M. Bouteflika en réponse à une question sur l’abandon d’un « traité d’amitié » sur lequel il s’était entendu en 2003 avec le président d’alors Jacques Chirac.

« Nous espérons que l’arrivée aux responsabilités de M. François Hollande va marquer une nouvelle étape dans nos relations bilatérales qui sont appelées à s’approfondir », a également déclaré M. Bouteflika.

Les relations franco-algériennes, en dents de scie depuis 1962, ont connu des grincements sous la présidence de Nicolas Sarkozy qui s’est achevée en mai dernier, bien que le volet économique n’aie jamais été absent de ces liens.

La France est le premier fournisseur de l’Algérie et son quatrième client derrière l’Italie, les Etats-Unis et l’Espagne. Et les Français, avec 450 entreprises présentes dans ce pays, sont les premiers investisseurs hors hydrocarbures.

En octobre, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius avait déclaré que les deux pays voulaient conclure un « partenariat stratégique », lors de la visite du président Hollande.

« Nous voulons relever le défi de construire un partenariat qui résiste aux contingences et qui dépasse les seules relations commerciales où chacun réduit l’autre à un débouché », souligne M. Bouteflika, qui insiste sur « une intensification du dialogue à tous les niveaux » et un partenariat « gagnant-gagnant » avec « un accompagnement dans le processus de développement économique, social et humain ».

Le président algérien veut aussi « transcender beaucoup de pesanteurs » qu’il n’a pas définies, mais qui comprennent les 132 ans de colonisation française et la guerre ayant aboutit à l’indépendance il y a 50 ans cette année.

Evoquant ce demi-siècle d’histoire, le chef d’Etat algérien a déclaré qu’il ne pouvait que « réaffirmer l’obligation pour l’Algérie et la France de travailler ensemble tant leurs interdépendances sont nombreuses. Nous avons une responsabilité devant nos peuples », a-t-il affirmé.

Plus d’un demi-million d’Algériens vivent en France et des centaines de milliers d’autres ont la nationalité française.

Sans évoquer la repentance de la France pourtant réclamée par certains Algériens, M. Bouteflika met l’accent, comme il l’a déjà fait ces derniers mois, sur l’avenir.

« Nous devons tirer les enseignements de notre expérience passée pour corriger +dans l’action+ la trajectoire d’une coopération et d’un partenariat toujours perfectible », a-t-il dit.