Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika a affirmé qu’avec la disparition de l’ancien président Ahmed Ben Bella, décédé mercredi, l’ »Algérie perd l’un de ses grands hommes et un des sages dirigeants africains ». « Les grands Hommes nous quittent mais leur souvenir demeure éternel.
L’un des plus éminents dirigeants de l’Etat algérien moderne et un des sages dirigeants africains, le président moudjahid Ahmed Ben Bella nous a quittés aujourd’hui, puisse Dieu Le Tout puissant l’accueillir en Son vaste paradis aux cotés de ceux qu’Il a comblés de Ses bienfaits et entourés de Sa grâce éternelle », a écrit le président de la République dans un message de condoléances adressé à la famille du défunt.
« Le nom du défunt demeurera étroitement lié à l’histoire du Mouvement national, de la glorieuse guerre de libération et de l’édification de l’Etat algérien moderne qu’il a marquée de son empreinte par ses actions et son apport depuis qu’il fut à la tête de l’organisation spéciale du Mouvement pour le triomphe des libertés et de la démocratie (MTLD) », lit-on dans le message.
Le président Bouteflika a également rappelé que « le long parcours de militant du défunt était jonché de ténébreuses années d’emprisonnement durant lesquelles il a eu à subir les affres de la torture et la douleur de l’exil, des maux qui n’ont pu avoir raison de sa détermination à aller de l’avant et de son attachement au droit de son peuple à la liberté et au recouvrement de sa souveraineté ».
Ahmed Ben Bella « faisait partie des militants de la première heure qui ont planifié les différentes étapes de la guerre de libération et ont en porté le flambeau en Algérie et à l’étranger jusqu’à ce que le colonisateur intercepte, dans une opération de piraterie inédite, l’avion qui le transportait avec un groupe de dirigeants un 22 octobre 1956.
Il fut à nouveau emprisonné et fit preuve d’une bravoure hors pair en contribuant à partir de sa geôle à la gestion des affaires de la Révolution de novembre aux cotés de ses compagnons d’armes à l’Armée et au Front de libération nationale et, ensuite, dans le cadre du Gouvernement provisoire », a encore écrit le Chef de l’Etat. « Autant de sacrifices et de don de soi qui ont valu au défunt de prendre les rênes de l’Algérie indépendante.
La mission qui lui incombait alors était d’autant plus lourde que l’Algérie venait de sortir de sept années de destruction totale et de plus d’un siècle qui a croulé sous une occupation des plus infâmes », a-t-il ajouté. « L’Algérie a perdu en la personne de Ahmed Ben Bella un de ses grands hommes qui a accompli avec abnégation et dévouement son devoir de militant, de moudjahid et de premier président de l’Algérie indépendante dont l’honorable réputation a dépassé les frontières », a affirmé le chef de l’Etat ajoutant que « le regretté a également apporté sa précieuse contribution aux mesures et procédures de la concorde et de la réconciliation nationales et à la diffusion de la culture de la paix et de la fraternité dans les quatre coins de sa chère patrie, mais aussi au niveau du continent africain ».
« Du summum du militantisme politique au sommet de la lutte armée puis à l’apogée du pouvoir, le parcours du défunt a été jalonné de hauts faits et d’honorables actions jusqu’à ce qu’il nous soit ravi pour rejoindre le Tout puissant », a poursuivi le chef de l’Etat. « Le souvenir des hommes de la trempe de Ben Bella dont les actions et les réalisations profitent, telles des épis cultivés à travers le temps, aux générations successives, demeurent gravés dans les mémoires et leur souvenir vivace dans les cœurs », a écrit le président Bouteflika.
« Les algériens pleurent, aujourd’hui, un grand homme qui éclaira, par sa sage et clairvoyante gouvernance, les sentiers de la liberté et de l’édification de l’Etat algérien moderne », a-t-il affirmé. « En cette douloureuse épreuve je présente mes condoléances les plus attristées à la famille du défunt et à ses compagnons d’armes, priant Dieu de nous assister tous dans notre douleur, de nous accorder ainsi sérénité et quiétude et de nous donner la force et la capacité de transcender cette peine ».