Après avoir annoncé laconiquement l’imminence du projet de révision de la Constitution, en phase de «finalisation ultime», à l’occasion de la célébration du 53e anniversaire de la fête de l’indépendance et de la jeunesse, le président de la République a de nouveau évoqué, hier, ce projet qui sera «bientôt rendu public».
Abdelaziz Bouteflika, et dans un message adressé à l’occasion de la commémoration du 61ème anniversaire de la Révolution du 1er Novembre 1954, a dessiné les contours de cette révision qui vise à garantir les libertés et instaurer «une démocratie plus apaisée dans tous les domaines». Le chef de l’Etat indiquera également que ce projet devra «consolider ou parachever» des réalisations «y compris dans les domaines politique et de la gouvernance».
Parmi ses objectifs la consolidation de «l’unité nationale autour de notre histoire, de notre identité et de nos valeurs spirituelles et civilisationnelles», peut-on encore lire dans le message présidentiel qui met un peu plus de lumière sur ce projet. «Conforter le respect des droits et libertés des citoyens ainsi que l’indépendance de la justice» sont parmi les buts de ce projet à travers des «garanties nouvelles», indique Bouteflika sans pour autant en préciser leur nature.
Le président de la République n’a pas oublié l’opposition parlementaire puisqu’il affirme que cette révision de la Constitution sera dotée des moyens d’assumer un rôle plus actif, «y compris par la saisine du Conseil constitutionnel». Il a mis en exergue la nouvelle dynamique qui devra caractériser les institutions constitutionnelles de contrôle ainsi que la mise en place d’un mécanisme indépendant de surveillance des élections.
Dans son message, Bouteflika fait la part belle au peuple «source exclusive de la démocratie et de la légitimité ( ) seul arbitre souverain de l’alternance au pouvoir». Ce projet insiste, selon Bouteflika, sur la place et le rôle de la jeunesse «face aux défis du millénaire». Pour preuves, le président leur garantit le rajeunissement des cadres gestionnaires des entreprises étatiques. Rappelons que ce projet de la révision de la Constitution est perçu comme un des points forts de la réforme décidée par Bouteflika en 2011. L’année dernière et alors qu’on n’attendait plus le dossier, Ahmed Ouyahia, le directeur de cabinet de la présidence de la République, le remettait au goût du jour en organisant des consultations avec des personnalités nationales et des partis politiques sur la révision d’une Constitution qualifiée à l’époque par Mouloud Hamrouche d’un retour en arrière par rapport à celle de 1989.
Ouyahia, redevenu SG entre-temps, avait laissé planer le doute sur la date en affirmant que le projet de révision «ne pourrait pas être finalisé avant la fin de l’année». Le timing y est et on peut s’attendre à la publication de la nouvelle mouture avant fin décembre.