Bouteflika incapable de reconnaître ses ministres ?

Bouteflika incapable de reconnaître ses ministres ?
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Visite de routine ? Dégradation de l’état du président ? La communication autour de l’hospitalisation de Abdelaziz Bouteflika sème le doute sur la santé du chef de l’Etat.

Des sources affirment que le chef de l’Etat a été transféré au Val-de-Grâce en «urgence dimanche et non pas lundi et qu’il aurait quitté le pays dans un état de santé détériorée». Bouteflika qui se trouve dans une longue période de convalescence, depuis son admission à l’institution nationale des Invalides, le 21 mai 2013, avant de regagner le pays, le 17 juillet de la même année, est apparu extrêmement affaibli lors de la signature de la loi de finances 2014, le 30 décembre dernier. Certaines sources assuraient même qu’il n’a pas pu reconnaître les membres de son gouvernement. Visiblement et après huit mois de convalescence, son état de santé demeurerait incertain. Les multiples déclarations des hauts responsables gouvernementaux, assurant que «le Président se porte bien et qu’il a retrouvé sa forme», inquiètent plus qu’elles ne rassurent.

Le pressing de Benflis

Il est probable que l’approche de l’élection présidentielle sur laquelle plane une totale incertitude ait pesé dans l’aggravation de l’état de santé du Président.  Pressé par son entourage immédiat pour briguer un quatrième mandat alors qu’il n’assurait plus sa fonction normalement depuis huit mois, Abdelaziz Bouteflika n’a peut-être pas pu supporter la pression, qui s’est accentuée depuis que son «ennemi juré», Ali Benflis s’est montré de plus en plus déterminé à se lancer dans la bataille présidentielle. «Passer les clés du palais d’El Mouradia à son pire ennemi serait insupportable, voire inacceptable pour Bouteflika», nous a confié un ancien ministre très au fait des coulisses du pouvoir. «La possibilité d’un retrait avant l’heure anticipée n’est pas à exclure», précise-t-il encore.

LG Algérie

L’article 88 invoqué

Si la seconde hospitalisation du chef de l’Etat confirme une réelle dégradation de son état de santé, la question de sa capacité à rester encore au pouvoir jusqu’au mois d’avril prochain –date de l’élection présidentielle – est sérieusement posée. Va-t-il abandonner ? Il faut dire que depuis son admission au Val-de-Grâce suite à un accident vasculaire cérébral (AVC), le 27 avril 2013, Bouteflika ne gouvernait pas réellement. Il ne s’est déplacé au palais présidentiel qu’à deux reprises, septembre puis décembre 2013, pour la signature de la loi de finances 2014.

De nombreux acteurs politiques n’ont pas cessé depuis d’invoquer l’état d’empêchement en se référant à l’article 88 de la Constitution qui stipule : «Lorsque le président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit, et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés, propose, à l’unanimité, au Parlement de déclarer l’état d’empêchement.» Nul doute que la maladie du Président a plongé l’Etat dans une paralysie inédite et qu’elle fait peser sur le pays, à la veille de l’élection présidentielle, une incertitude politique. Une totale confusion domine le ciel de la «République».

Hacen Ouali

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