Bouteflika imprévisible comme toujours

Bouteflika imprévisible comme toujours
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S’il a été copieusement spéculé sur une démission du gouvernement à intervenir après l’adoption par le Parlement de la Constitution révisée, cela n’a pas été dû aux exégèses délivrées par certains de nos constitutionnalistes mais aux déclarations et «confidences» sibyllines ayant émané de personnalités de la majorité présidentielle censées être sourcées sur les intentions du chef de l’Etat.

En laissant entendre qu’elles s’attendent à ce qu’il soit ainsi après le vote du Parlement, elles ont naturellement ouvert la voie aux spéculations ayant fait florès et sont apparues comme des probabilités envisageables. En fait, ces personnalités n’ont fait qu’exprimer l’attente devenue revendication d’un changement d’exécutif nourri par le milieu partisan dans lequel elles naviguent respectivement. Elles ont en somme usé de la rumeur comme arme de pression visant à forcer la main au président de la République et ont cru y parvenir en mettant en avant la considération non démontrée qu’il est tenu de procéder au changement désiré par elles par respect des nouvelles dispositions prévues en la matière par la Constitution révisée.

Il ne faut pas s’étonner que c’est dans ces milieux partisans en question que le démenti attribué par l’APS à une source «autorisée» de la présidence mais anonyme niant que la démission du gouvernement Sellal est à «l’ordre du jour» que l’on se refuse à considérer qu’il met un point final aux supputations sur le sujet. Pour certains, la façon par laquelle ce démenti a été administré n’indiquerait nullement que Bouteflika n’aurait pas envisagé le remaniement, mais qu’il a fait comprendre qu’il ne l’entreprendra pas en apparaissant avoir cédé au forcing fait en faveur de cette opération par les partis et personnalités de la majorité présidentielle et qu’il serait en attente que cessent ces pressions pour qu’il décide de l’entreprendre.

Si le démenti rapporté par l’APS a été destiné à stopper l’intérêt accordé par l’opinion publique aux rumeurs et spéculations ayant circulé sur la démission du gouvernement, la présidence a, croyons-nous savoir, intimé aux milieux de la majorité présidentielle l’injonction de ne plus faire état de cette éventualité, histoire de leur faire comprendre que Constitution révisée ou pas ils n’ont pas leur mot à dire sur la question et encore moins d’inférer sur les intentions présidentielles. L’injonction a apparemment fait son effet puisque avant même que l’APS ne rapporte le démenti «sourcé» comme émanant de la présidence, ces milieux ont évacué toute prise de position sur un remaniement dont ils ont pourtant caressé et pour certains pratiquement revendiqué la survenance.

LG Algérie

Une chose est certaine, c’est celle que l’imprévisibilité dans ce qu’il décide d’entreprendre est une constante pour Bouteflika dont la stratégie et la tactique politiques consistent depuis qu’il est au pouvoir à surprendre en toute circonstance et pour n’importe quel problème aussi bien ses opposants que ses partisans. Son imprévisibilité est pour lui l’arme qui lui permet de dérouter les uns et les autres et d’avoir toujours une longueur d’avance sur eux.