Le chef de l’Etat appelle à une bonne maturation des projets afin d’écarter leur réévaluation.
En réunissant le Conseil des ministres, le chef de l’Etat n’a pas mâché ses mots pour mettre en garde le gouvernement contre tout gaspillage des deniers publics.
«Nous accompagnerons aussi cette importante dépense publique de développement avec la rigueur nécessaire, pour bannir tout excès et surtout tout gaspillage dans le fonctionnement de l’Etat et des collectivités locales», a-t-il insisté hier en s’adressant à l’équipe de Ouyahia.
La présentation du Plan d’action 2010/2014 était une occasion pour le chef de l’Etat de donner des directives à l’Exécutif.
Désormais, les comptes se feront chaque année. «Chaque secteur rendra compte annuellement de l’exécution diligente de son propre programme et nous procéderons annuellement à l’appréciation de la situation financière du pays pour, le cas échéant, tenir compte de nos moyens financiers, car nous excluons par avance tout recours à l’endettement extérieur», a-t-il exigé de ses ministres.
La sortie du chef de l’Etat était bien attendue puisqu’il s’agit d’un budget dont le montant attise les convoitises.
Avec un montant estimé à 286 milliards de dollars, il y a de quoi s’inquiéter à propos des risques de gaspillage.
Après le Conseil des ministres tenu hier, le plan quinquennal 2010/2014 est désormais opérationnel.
Le président de la République, promoteur du projet, a donné son coup d’envoi.
Selon le communiqué de la Présidence, le programme d’investissement public retenu pour les 4 ans à venir implique des engagements financiers de l’ordre de 21.214 milliards DA, soit 286 milliards de dollars.
Ce budget concerne deux volets à savoir, les grandes infrastructures et le développement des capacités humaines et du cadre de vie. Une enveloppe de 9700 milliards, soit 130 milliards de dollars, sera consacrée au secteur du rail, des routes et de l’eau.
Le reste, soit 156 milliards de dollars, sera alloué à l’engagement des projets nouveaux. En fait, ce programme met l’accent beaucoup plus sur le facteur humain en lui réservant plus de 40% de ses ressources. Dans ce sens, il prévoit la réalisation de près de 5000 établissements de l’Education nationale, 600.000 places pédagogiques universitaires et 400.000 places d’hébergement pour les étudiants, et plus de 300 établissements de formation et d’enseignement professionnels.
En outre, le programme cible la construction de plus de 1500 infrastructures de santé dont 172 hôpitaux.
Le logement qui constitue un besoin urgent pour les citoyens n’est pas en reste. Ainsi, le programme s’engage à construire deux millions de logements, dont 1,2 million seront livrés durant le quinquennat, le reste devant déjà être mis en chantier avant la fin de l’année 2014. Afin d’améliorer le cadre de vie, des projets de raccordement des foyers au gaz et à l’électricité sont inscrits.
Les jeunes seront dotés des espaces de loisir. Plus de 5000 infrastructures pour la jeunesse et les sports dont 80 stades, 160 salles polyvalentes, 400 piscines et plus de 200 auberges et maisons de jeunes sont programmées. Par ailleurs, le programme quinquennal réserve aussi plus de 1500 milliards DA à l’appui au développement de l’économie nationale.
Nadia BENAKLI