Le suspense ne devrait pas durer trop longtemps à Alger. Selon nos informations, les généraux algériens auraient apposé un véto catégorique à certains noms que le palais de la Mouradia voulait voir occuper la primature.
Alors que le nom d’Abdelmalek Sella revenait souvent dans les salons, les hauts gradés ne veulent rien entendre. Sauf surprise de dernière minute, c’est leur poulain de toujours, l’ « homme sûr », et premier ministre sortant Ahmed Ouyahiya qui devrait rempiler pour un nouveau mandat à la tête d’une équipe peu remaniée. Les ministères clés comme celui des Affaires étrangères, de l’Intérieur ou encore des Affaires africaines ne devraient, eux aussi, pas changer de titulaires. Les dirigeants algériens sont aujourd’hui réfractaires à tout changement brusque, et souhaitent que l’équipe actuelle puisse « poursuivre sa mission », bien que cela se fasse au détriment de l’économie du pays.
Un général algérien de passage à Paris aurait ainsi confié à un ministre français lors d’une entrevue discrète dans le très select « Hôtel Meurice » que le peuple algérien ne se serait pas encore remis des années de violence, expliquant à son interlocuteur que le pays aurait besoin de stabilité et de personnalités qui connaissent bien les dossiers, mais également les enjeux sécuritaires de l’Algérie. « On ne peut pas aujourd’hui jouer avec l’avenir du pays. Vu de Paris, vous dites que la situation ne change pas, c’est faux, tout notre environnement immédiat est en train de basculer : en Libye, en Tunisie et au Sahel. Nous devons attendre avant de faire bouger les choses », aurait analysé le haut gradé algérien avant d’avouer que le changement s’amorcerait en partie avec la succession d’Abdelaziz Bouteflika. Une échéance qui s’approche inexorablement et que plusieurs observateurs redoutent énormément.