Le président du Conseil d’Etat et du Conseil des ministres de Cuba, Raul Castro, a entamé hier une visite d’«amitié et de travail» de trois jours, à l’invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Le premier entretien en tête-à-tête entre les deux présidents a eu lieu hier après-midi à la résidence d’Etat de Zéralda (Alger).
Rien n’a filtré de la teneur de ces discussions, au moment où nous mettons sous presse.
A en croire des observateurs, cette visite du président cubain serait destinée à préparer le 15ème sommet des non-alignés qui se tiendra mercredi et jeudi en Egypte.
Les deux chefs d’Etat devaient examiner les voies et moyens de développer les relations bilatérales dans tous les domaines et procéder à un échange de vues sur l’ensemble des questions régionales et internationales d’intérêt commun, a indiqué samedi un communiqué rendu public par la présidence de la République.
Il s’agit de la deuxième visite de M. Castro Ruz après celle effectuée du 7 au 9 février dernier.
Raul Castro, 77 ans, a pris la relève à la tête de l’Etat de son frère Fidel (82 ans), malade, en juillet 2006.
A l’issue de cette visite, il avait dressé avec le président Bouteflika un premier bilan des relations bilatérales.
Les deux dirigeants avaient également analysé les questions d’intérêt commun, notamment dans le domaine des échanges commerciaux et économiques.
Le chef de l’Etat cubain s’était alors félicité de la coopération bilatérale dans le domaine médical et avait annoncé la constitution d’une entreprise mixte algéro-cubaine spécialisée dans la fabrication de vaccins.
Deux semaines plus tard, trois accords de coopération étaient signés entre les deux pays dans le domaine des prestations médicales et de la production de vaccins, en application des recommandations du président cubain.
Début juin, les deux pays avaient tenu, à Alger, la 16ème session de la commission mixte intergouvernementale, au terme de laquelle sept conventions dans le domaine de la santé ont été signées.
Les responsables cubains se sont dit à plusieurs reprises disposés à diversifier la coopération algéro-cubaine et à l’élargir à d’autres secteurs que celui de la santé.
Pour sa part, la secrétaire d’Etat mexicaine des Relations extérieures, Mme Patricia Espinosa Cantellano, qui a été également reçue hier par le Président, a qualifié d’«extrêmement fructueux» les entretiens qu’elle a eus avec M. Bouteflika.
«Je tiens à vous dire que l’audience que m’a accordée le Président a été extrêmement fructueuse, durant laquelle nous avons abordé énormément de points d’intérêt commun», a déclaré Mme Cantellano à la presse à l’issue de cette audience.
Elle a, dans ce sens, relevé l’existence de «beaucoup de similitudes» et de «positions identiques» entre les deux pays à l’égard de questions internationales «importantes», ajoutant que les deux parties ont constaté qu’elles avaient également d’«importants» points d’intérêt commun au plan bilatéral.
La responsable mexicaine s’est engagée, dans ce contexte, à accélérer l’élaboration et la signature d’accords bilatéraux qui sont en cours de négociations, précisant qu’il s’agit essentiellement d’un accord d’assistance judiciaire et d’extradition qui «nous permettra de donner un cadre juridique à nos relations et de les renforcer davantage, notamment au plan économique».
A cet effet, elle a indiqué avoir abordé avec le président Bouteflika les relations économiques qui lient les deux pays ainsi que la situation de leur économie.
«Nous avons pu constater que le Mexique a pu diversifier son économie tout au long de ces 15 dernières années et qu’il pouvait apporter quelque chose dans le cadre de la coopération bilatérale, à travers notamment l’encouragement des investissements et le transfert du savoir-faire», a-t-elle estimé.
«Je crois que nous pouvons faire beaucoup de choses dans le domaine de la coopération économique», a souligné Mme Cantellano.
Enfin, la responsable mexicaine a tenu à exprimer toute sa «reconnaissance» au président Bouteflika qui «a bien voulu» la recevoir et «c’est là un geste qui nous a énormément touchés étant donné ses circonstances personnelles particulières».