Les travaux du 13e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’Union africaine (UA) s’ouvrent aujourd’hui au centre des conférences «Ougadougou» à Syrte (Libye).
Accompagné d’une forte délégation diplomatique, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, prend une part active à cette importante session, dédiée à l’investissement agricole et à la sécurité alimentaire sur le continent noir.
Depuis son arrivée en terre libyenne dans la soirée de lundi dernier, Bouteflika a eu une intense activité internationale en prenant langue avec ses homologues africains et d’autres personnalités de haut rang invitées à cette rencontre.
Dans la matinée d’hier, mardi, le chef de l’Etat avait assisté à la 21e session des présidents membres du Nepad (nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique) pour examiner deux questions essentielles, à savoir l’intégration du Nepad dans l’Union africaine et le renforcement du partenariat G8/Afrique.
Au cours de son intervention sur le premier sujet, M. Bouteflika a fortement souligné l’action constante de l’Algérie en faveur de l’unification des voix africaines sur la scène internationale.
«La feuille de route que nous avons établie lors de notre Sommet de réflexion, à Alger en mars 2007, a sans doute permis de transcender les difficultés et les entraves susceptibles de contrarier cette opération d’intégration attendue par l’ensemble de la famille africaine», avait-t-il rappelé, en expliquant que cette initiative d’Alger, aujourd’hui largement partagée par tous les Etat africains «vise effectivement à faire de la nouvelle structure du Nepad une interface entre les autres structures de la commission de l’Union africaine et les commissions économiques régionales ainsi que les partenaires au développement», avait-t-il ajouté.
Tous les participants à cette session du Nepad se disent, en effet, convaincus que ce nouveau statut donnera nécessairement davantage de lisibilité et de cohésion à la démarche de l’Afrique en matière de mise en œuvre des programmes et projets liés au nouveau partenariat africain pour le développement.
S’agissant du deuxième point inscrit à l’ordre du jour, le président Bouteflika a fortement relevé «l’impérieuse et urgente nécessité de redynamiser le dialogue entre l’Afrique et le G8» au regard de la vulnérabilité du continent face à la crise économique et financière mondiale.
Cette concertation avec les pays industrialises est évidemment de nature à donner toute l’efficacité requise au rôle de soutien et d’accompagnement du G8 pour la mise en œuvre du Nepad et la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement.
Depuis le Sommet du Groupe des 8 à Heiligendamm (Allemagne 2007) en passant par celui d’Hokkaido Toyako (Japon 2008), le président Bouteflika a noté une amélioration sensible des rapports G8/Afrique -au même titre d’ailleurs que les relations de l’UA avec l’OCDE et d’autres institutions multilatérales- en plaidant pour la poursuite de cette impulsion.
«L’efficacité du mécanisme de suivi G8/G5+3 dans le renforcement du partenariat entre les deux parties ne fait aucun doute», fait-il observer en saluant les efforts déployés par l’actuelle présidence italienne du G8 dans la consolidation et l’approfondissement de ce processus.
Le prochain Sommet des pays industrialisés qui se tiendra au courant du mois de juillet prochain en Italie devrait capitaliser les progrès enregistrés jusque-là.
«L’institutionnalisation de nouvelles méthodes de concertation et de travail pour le partenariat avec l’Afrique est une évolution favorable […] qui participe de l’exigence d’un véritable évaluation des engagements pris par nos partenaires en direction de notre continent», conclut M. Bouteflika qui a également pris part, dans la soirée, aux assises du mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP).
Notons enfin que le président en exercice de l’UA, le libyen Mouammar Kadhafi, le président de la commission africaine, Jean Ping, et le Premier ministre éthiopien, Melis Zenaoui, en sa qualité de président du comité de mise en œuvre du Nepad, partagent également ces nouvelles orientations structurelles et stratégiques pour plus d’efficacité dans la construction africaine.