Le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, effectuera aujourd’hui une visite officielle en République fédérale d’Allemagne, à l’invitation de la Chancelière fédérale allemande, Mme Angela Merkel, a indiqué hier la Présidence de la République dans un communiqué.
Au cours de son séjour, le Président Bouteflika aura des entretiens avec Mme Angela Merkel ainsi qu’avec le Président fédéral allemand, M. Christian Wulff, a ajouté le communiqué. Cette visite sera « une occasion pour les responsables des deux pays de passer en revue l’état des relations bilatérales et d’étudier les voies et les moyens de les insuffler pour leur imprimer une dynamique à la mesure des potentialités que recèlent les deux économies », a-t-on souligné. « Elle sera également l’occasion d’examiner les questions d’intérêt commun ainsi que les questions internationales de l’heure de même que les moyens pour chacune des parties d’apporter sa contribution à la paix et à la sécurité dans le monde et dans l’ensemble euro-méditerranéen », a-t-on conclu de même source.
l Le Président de la République est attendu aujourd’hui à Berlin pour une visite officielle en Allemagne répondant ainsi à une invitation de la Chancelière Angela Merkel qui avait effectué, il y a quelques années de cela, une visite en Algérie.
L’Allemagne, pivot de l’UE et présentant un poids économique et financier sur la scène mondiale, aspire aussi à jouer un plus grand rôle sur le plan politique. C’est le seul pays occidental qui résiste, et même s’impose sur le marché chinois. C’est le seul pays occidental qui a tiré son épingle du jeu face à la crise financière mondiale. L’Allemagne ne s’est pas imposée de budget d’austérité, car son économie est solide et ses finances plus saines.
Par ailleurs, elle est sereine dans la guerre des monnaies qui semble être bien enclenchée entre les Etats-Unis, la Chine et l’UE. L’Allemagne compte de plus en plus sur la scène économique et financière mondiale grâce à la solidité et à la compétitivité de son économie. Rien ne peut se faire dans l’UE sans son aval. Elle a même imposé sa vision sur la manière de venir en aide aux pays européens en crise, en suggérant les programmes d’austérité au lieu de l’ajustement monétaire, ce qui voudrait dire une dévaluation de l’euro.
Cette puissance économique et financière pousse l’Allemagne à pouvoir un jour occuper légitimement un poste de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. D’ailleurs aucune puissance ne lui conteste cette aspiration. L’Allemagne est devenue un élément stabilisateur et régulateur dans le système international actuel.
Cette toile de fond permet de comprendre l’importance et l’intérêt de la visite du Président de la République à Berlin. Il faut souligner que l’Algérie et l’Allemagne entretiennent des relations depuis 1962, des relations empreintes d’amitié, de respect mutuel, de confiance et ce dans un cadre économique prometteur. En effet, les deux pays ont assis leur coopération sur des bases solides. L’Allemagne a contribué à la réalisation de projets industriels de très grande importance qui constituent, aujourd’hui, l’ossature du potentiel industriel, notamment dans le secteur de la mécanique. Elle n’a pas lésiné à opérer un transfert de technologie au profit de notre pays au moment où certains hésitaient à le faire. Ce qui prouve aussi la relation de confiance et de considération qui lie les deux pays.
Au moment où l’Algérie entame un vaste projet de relance de son industrie, l’Allemagne est un pays tout indiqué pour y contribuer. D’abord, elle connaît parfaitement le potentiel économique algérien, ensuite, contrairement à beaucoup de partenaires de l’Algérie, elle fait preuve de pragmatisme dans ses relations extérieures. L’Algérie, qui entame également la réalisation du programme 2010-2014, peut trouver en l’Allemagne un partenaire de choix pour atteindre certains objectifs fixés par les pouvoirs publics.
Le contexte est donc tout à fait propice pour la visite du Chef de l’Etat dans ce pays, que l’on peut qualifier d’ami de l’Algérie.
E. M.
