Tout pour éviter la contestation contre le régime. Après la levée de l’état d’urgence et l’annonce de mesures pour l’emploi, le logement et l’informel, c’est au tour d’une amnistie pour les insoumis du service national. Le président algérien vient d’annoncer la régularisation définitive des algériens âgés de 30 et plus qui n’ont pas effectué le service national. Peu de temps après son arrivée au pouvoir en avril 1999, Bouteflika avait décrété une large amnistie pour les jeunes insoumis.
Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a décidé de régulariser « définitivement » les jeunes citoyens âgés de 30 ans et plus au 31 décembre 2011 incorporables et qui ne l’ont pas été, indique lundi un communiqué de la présidence de la République.
« Dans le cadre de l’assainissement de la situation des citoyens vis-à-vis du service national et en prolongement des mesures mises en œuvre pour la prise en charge des préoccupations des jeunes, Monsieur le président de la République, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, a décidé de régulariser définitivement le cas des jeunes citoyens âgés de 30 ans et plus au 31 décembre 2011 incorporables et qui ne l’ont pas été », précise le communiqué.
« Les responsables concernés du ministère de la Défense nationale ont été instruits pour la mise en œuvre, durant l’année en cours, des mesures adéquates pour l’exécution de cette décision », ajoute-t-on de même source.
Le communiqué de la présidence de la République indique, en outre, qu’ un plan calendrier de régularisation des citoyens, concernés par cette mesure, sera diffusé dans les médias publics ».
C’est la deuxième fois que le président algérien décide d’une amnistie en faveur de jeunes algériens qui n’ont pas effectué le service national, obligatoire en Algérie, et d’une durée de 18 mois.
Peu de temps après son élection en avril 1999, Bouteflika avait décrété une large amnistie en faveur des Algériens insoumis. Toutefois, on saura plus tard que cette décision avait été prises à l’époque du président Liamine Zeroual, le prédécesseur de Bouteflika, qui l’avait laissée comme « cadeau » à son successeur.
Le service national constitue un handicap majeur pour les jeunes diplômés algériens qui ne peuvent accéder pas à des postes d’emploi ou voyager à l’étranger sans avoir accompli le service militaire.
Confronté à une contestation sociale et politique de plus en plus grandissante, le pouvoir algérien multiple les signes d’apaisement et les concessions. Début février, le président avait annoncé un train de mesures sociales et économiques pour tenter de résorber le chômage et la crise de logement. La semaine dernière, l’état d’urgence a été officiellement abrogé 19 ans après sa promulgation.