Bouteflika candidat à sa propre succession, Qu’adviendra-t-il des dossiers de corruption ?

Bouteflika candidat à sa propre succession, Qu’adviendra-t-il des dossiers de corruption ?

Le mandat présidentiel qui tire à sa fin aura été marqué par de gros scandales impliquant de hauts responsables. Des affaires de corruption qui ont éclaboussé des ministres et entaché la crédibilité de l’Etat.

Qu’il s’agisse de Sonatrach ou Khalifa, les relents de ces affaires marqueront certainement le prochain mandat de Bouteflika à moins que ce dernier ne décide d’une amnistie qui disculpera tous ses proches.

L’extradition de Khalifa, présentée comme une «victoire» pour l’Algérie, l’implication de Chakib Khelil dans l’un des plus gros scandales qu’ait connus le pays sans compter les nombreuses affaires de corruption de moindre importance auront marqué le dernier quinquennat et continueront certainement de le faire dans les années à venir. En se présentant à sa propre succession, Bouteflika hérite de toutes ces affaires ayant éclaboussé son entourage le plus proche.

On lui prête l’intention de décréter une amnistie qui permettrait à beaucoup de personnalités de s’absoudre de tous leurs méfaits. Pour faire passer la pilule, il serait question d’inclure aussi bien les jeunes bénéficiaires de crédits dans le cadre de l’Ansej et éprouvant des difficultés à rembourser leurs dettes que des cadres poursuivis dans des affaires de malversations.

Les proches du clan présidentiel seraient alors «ajoutés » sur cette liste. Les couacs ayant accompagné l’ensemble du processus d’extradition de Khalifa, les erreurs faites lors de la rédaction de la demande d’extradition ne seraient alors plus qu’un mauvais souvenir. Les autorités algériennes ont d’ailleurs balayé d’un revers de la main l’ensemble des critiques pour n’évoquer plus que le procès de Moumène Khalifa.

Quand interviendra-t-il ? Aucune date n’a été fixée pour le moment. Le ministre de la Justice se contentant de dire que les procédures suivaient leurs cours. Ces procédures déboucheront-elles sur un procès ? Si oui, quel timing sera alors choisi ? L’entourage du Président acceptera-t-il un déballage en public d’une affaire qui impliquerait, dit-on, jusqu’au Président lui-même ? Rien n’est moins sûr.

Ce qui est certain, c’est que cette affaire empoisonnera certainement le prochain mandat du Président candidat à sa propre succession même si certains évoquent un deal passé avec Khalifa qui, en contrepartie de son extradition, bénéficierait de cette mesure d’amnistie. L’ombre de Chakib Khelil continuera également à planer. Les dossiers de Sonatrach I et II sont au niveau de la justice mais le principal accusé, ministre et proche parmi les proches de Bouteflika, a réussi à échapper à la justice.

La justice algérienne a beau avoir annoncé avoir émis des mandats d’arrêt internationaux contre neuf des 22 suspects impliqués dans le scandale de corruption de Sonatrach II, y compris Chakib Khelil, son épouse et ses deux fils, ainsi que Farid Bedjaoui, le doute plane sur la volonté des pouvoirs publics d’ouvrir une boîte de Pandore qui pourrait dans son sillage entrainer de nombreuses personnalités. Un procès public en présence des principaux accusés s’apparente plus à un voeu pieux à moins que le Président candidat à sa succession ne fasse le choix de sacrifier ses plus proches sur l’autel du quatrième mandat.

N. I.