Une première depuis 11 ans. Le président Abdelaziz Bouteflika qui n’a raté aucune édition du Salon international du livre depuis l’année 2000 a surpris ce mercredi 21 septembre en décidant de ne pas se rendre au stade du 5 juillet pour inaugurer la 16eme édition du salon. Bouderie ou soucis de soucis, l’absence du président algérien à ce salon n’est pas passée inaperçue.
A l’exception de Mohamed Haraoubia, ministre de l’Enseignement supérieur, pas un official n’a daigné faire le déplacement au stade du 5 juillet où un immense chapiteau a été dresse pour accueillir le Salon International du Livre d’Alger dont le slogan cette année est « le livre délivre »
Même les conseillers du président, ou son représentant personnel Abdelaziz Belkhadem, n’étaient présents à l’inauguration
Boycott, bouderie ou raisons de santé, la no-présence du chef de l’Etat a mis dans l’embarras Khalida Toumi, ministre de la Culture qui a eu beaucoup de mal à justifier cette absence, d’autant plus qu’elle n’a eu de cesse depuis des mois de qualifier le salon d’événement de majeur.

Le commissaire du salon, Smain Ameziane, s’en est même vanté en direct à la télévision algérienne que le SILA était l’un des plus importants salons de livres dans le monde. Il citera quelques statistiques en guise de preuves pour étayer son propos.
Pris au dépourvu, les proches de la ministre ont justifié ce « boycott » en affirmant que le « boss est malade » et pour preuve « il na pas fais le voyage à New York pour assister a la grande assemblée annuelle des Nations Unis. »
En effet, le chef de l’Etat algérien ne s’est pas rendu à New York pour l’ouverture de l’assemblée générale de l’ONU où il s’est fait représenter par son ministre des Affaires étrangères.
Cet argument ne tient pas la route ont affirmé à DNA des sources indépendantes en précisant que même si la thèse de la maladie était plausible, rien n’empêchait le président de dépêcher un de ses conseillers ou d’envoyer un message qu’aurait lu la ministre devant les nombreux participants notamment les Libanais, invités d’honneur de cette édition.
Ces mêmes sources avancent plutôt le fait que Bouteflika est en froid avec sa ministre de la Culture. Khalida Toumi aurait été mal inspirée en décidant d’adopter comme slogan « le livre délivre », ce qui n’aurait pas été du gout de certains proches du président.
Tout comme sa décision d’organiser en marge du SILA une série de conférence sur le printemps arabe a fait grincer des dents. La ministre a ainsi confié à un ancien colonel du DRS, Chafik Mesbah, ancien conseiller du général Mohamed Betchine, la mise sur pied de cette série de conférence sur le thème « Le monde arabe en ébullition : révoltes ou révolutions ? ».
Bouderie ou soucis de santé, le président Bouteflika n’a pas inauguré le Salon du livre. Au grand dam de madame Toumi.