Bouteflika au côté de Marzouki et Abdeljallil à Tunis

Bouteflika au côté de Marzouki et Abdeljallil à Tunis

Bouteflika devrait se sentir bien d’un autre temps en présence des nouveaux dirigeants de la région.

Les nouvelles autorités tunisiennes veulent donner une tonalité de rassemblement maghrébine à l’an 1 après la chute du dictateur Zine El Abidine Ben Ali. Mais dans cette nouvelle configuration des régimes, il faut avouer que le président Bouteflika rappelle tristement les précédents hommes forts de la région, tant il représente un personnel politique honni et qui n’est plus de saison chez nos voisins.

Après ses silences plus que compromettants pendant les révolutions populaires tunisienne et libyenne, Bouteflika fait première sortie d’importance dans l’espace maghrébin. Il est invité par le président Moncef Marzouki à participer à la célébration du 1er anniversaire de la révolution tunisienne. L’émir du Qatar, Hamad bin Khalifa Al Thani, des représentants du Maroc, des Emirats Arabes Unis, de Bahrein, du Koweït et de l’autorité palestinienne sont également attendus pour la cérémonie officielle qui se déroulera samedi au Palais des Congrès à Tunis, selon le porte-parole du gouvernement Samir Dilou.

Dans le jargon officiel dont El Mouradia est friand, cette visite, s’inscrit dans le cadre du raffermissement des relations « fraternelles exceptionnelles » entre l’Algérie et la Tunisie.

Pourtant, les relations entre Tunis et Alger ont connu quelques éclats de voix ces derniers jours. Marzouki aurait regretté dans une déclaration faite à Tripoli l’arrêt du processus électoral en 1992. Une déclaration vite démentie après une levée de boucliers de la presse pro-Bouteflika. Mais au-delà, elle sera d’abord une occasion pour Bouteflika de rencontrer le président du CNT, Moustapha Abdeljallil qui boude toujours Alger, malgré toutes les déclarations rassurantes de Mourad Medelci. Aussi, Tunis sera-t-elle une occasion pour une pacification des relations entre Alger et Tripoli et une relance de l’espace maghrébin ? Un souhait que cultivent en secret nombre d’habitants de l’Afrique du nord pris en otages par des pouvoirs chatouilleux et particulièrement orgueilleux.

En attendant, rappelons que les frontières sont toujours fermées entre les deux pays depuis quelques mois.

Sofiane Ayache