Bouteflika : Après El izza oua el karama, un «pays fort, un Etat fort avec des citoyens forts»

Bouteflika : Après El izza oua el karama, un «pays fort, un Etat fort avec des citoyens forts»

Nul besoin d’attendre le 20 heures de l’ENTV pour guetter son apparition. Le président Boutelika a délivré sa parole par le biais d’un de ses conseillers.

Dans un discours lu par un des ses représentants à Mostaganem, dans l’Ouest d’Algérie, le président revient sur la levée de l’Etat d’urgence et évoque des « réformes politiques globales » sans en préciser la teneur. Bref, du déjà vu.

« La levée de l’état d’urgence ne signifie nullement l’abandon de l’éradication des résidus du terrorisme.

C’est-là un pas nouveau franchi par le pays sur la voie de l’élimination de toutes les conséquences induites lors des années noires », a souligné le président Bouteflika dans son message adressé aux participants à la conférence organisée samedi à la maison de la culture « Abderrahmane Kaki » à Mostaganem, à l’occasion de la fête de la victoire.

Comme désormais de coutume, le message a été lu en son nom par Mohamed Ali Boughazi, conseiller auprès de la présidence de la République.

L’état d’urgence en vigueur depuis février 1992 a été levé en février dernier.

La levée de l’état d’urgence, a poursuivi le président Bouteflika, « sera une nouvelle page ouverte sur la voie des réformes globales (…) qui ne sauront être fructueuses en l’absence de réformes politiques.

Ainsi, l’édification matérielle en cours de réalisation va sans nul doute, de pair avec l’édification politique qui visent la construction d’un pays fort, d’un Etat fort avec des citoyens forts ».

L’Etat d’urgence en vigueur depuis le février 1992 a été levé le mois dernier.

Cette missive adressée par Bouteflika à ses citoyens intervient alors que plusieurs titres de la presse algérienne spéculent sur une éventuelle révision de la Constitution déjà amendée en 2008 pour permettre au président de briguer un troisième mandat ainsi que sur remaniement ministériel qu’on disait imminent depuis…janvier 2011.

Bouteflika y fait allusion en affirmant qu’il faille barrer la route à ceux qui contestent sa politique, remettent en cause sa légitimité et réclament la fin du système qu’il incarne.

« Cependant, écrit-il, cette approche de développement aux dimensions et objectifs multiples exige de nous, discernement, sérénité et perspicacité afin qu’elle porte ses fruits et afin de nous permettre de barrer la route à ceux qui sont à l’affût de toute situation de crise. »

Réélu en avril 2009 à un troisième mandat avec 90,24 % des voix, Bouteflika, 74 ans, ne s’adresse plus à ses concitoyens que par le biais de discours lu par ses représentants.

Malade et diminué, ses apparitions publiques et ses sorties sur le terrain sont de plus en plus rares et espacées.

Cette nouvelle missive contraste avec le climat de défiance à l’égard du gouvernement et de contestation sociale qui règne en Algérie depuis le début de l’année 2011.