Le président de la République a consacré une grande partie de son discours, prononcé hier à Sétif, à l’importance d’une participation massive aux élections législatives de demain pour, dit-il, «entamer une nouvelle étape du processus de développement, de réformes et de démocratie dans notre pays qui est au seuil d’une étape cruciale».
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s’est rendu hier à Sétif où il a prononcé un discours de 40 minutes au Complexe omnisports du 8-Mai 1945. A son arrivée, le chef de l’Etat , accompagné des ministres de l’Intérieur, Ould Kablia, et des Moujahidine, Chérif Abbas, s’est recueilli à la la mémoire de Saâl Bouzid, martyr des événements du 8 mai 1945. Le Président Bouteflika, qui effectue sa onzième visite dans la capitale des Hauts Plateaux, a réitéré son appel au vote, appelant le peuple algérien à une participation massive. Non sans insister sur la l’importance de ce rendez-vous électoral, le Président Bouteflika a qualifié ces élections législatives de «déterminantes» et décisives. «Tout comme est sorti le peuple algérien en ce même jour (8 mai) il y a de cela 67 ans, uni, mobilisé, clamant haut et fort sa position et défendant avec courage et dignité sa cause nationale (l’indépendance), je vous appelle tous à sortir en masse le jour du scrutin pour amorcer une nouvelle étape du processus de développement, de réformes et de démocratie dans votre pays, l’Algérie», a déclaré le Président Bouteflika. «L’importance de ces élections se traduit par leurs répercussions considérables. Ce qui fait de ce vote une épreuve de crédibilité, un trait d’union pour la continuation du processus de développement et de modernisation», a souligné le chef de l’Etat à la salle omnisports qui a vibré au rythme des youyous et des applaudissements. «J’appelle toutes les catégories de la société à exprimer leur choix libre et à élire leurs représentants, nonobstant leur obédience ou leur appartenance, lors de ces législatives qui se distingueront des précédentes par une large participation de différents courants politiques, mais aussi par une forte présence des femmes et des jeunes sur les listes de candidature», a-t-il insisté devant l’assistance. Toujours à propos de l’importance de cette échéance électorale, le président a rassuré que ces élections seront particulières. Interrompu de temps à autres par des voix qui s’élèvaient de la salle et scandant «Pour un 4e mandat», le président a lâché cette métaphore pleine de sens : «Notre époque est révolue. Maintenant c’est à vous les jeunes de prendre le relais.
Vivra qui connaît ses limites». Dans le même ordre d’idées, le chef de l’Etat a mis l’accent sur la nécessité que la prochaine Assemblée nationale garantira le droit de participation effective à tous, y compris aux nouveaux partis. Dans ce sens, le Président Bouteflika a affirmé que «ces élus constitueront une instance législative représentative des différentes catégories, obédiences et compétences de la société». Aussi, il a soutenu que les réformes, les législations et les nouvelles réglementations, quelle que soit leur qualité, ne sauraient constituer une fin en soi, la finalité étant l’application saine des politiques par tous les acteurs pour concrétiser notre aspiration collective de mise en place d’institutions constitutionnelles dont la crédibilité et la légitimité ne sauraient être remises en cause. Et d’appuyer : «Avant d’être une pratique et des mécanismes, la démocratie est une culture collective que doivent faire valoir aussi bien le pouvoir que l’opposition et la société civile ainsi que tous les acteurs de la scène politique». L’histoire de l’Algérie n’est pas en reste dans le discours du président. «L’histoire de notre pays est riche d’expériences et d’enseignements qui permettront aux Algériennes et aux Algériens de choisir les programmes les plus appropriés à même de permettre l’édification de l’Etat de Droit», a-t-il souligné. Non sans mettre en avant l’impératif d’une mobilisation massive du peuple algérien pour garantir le succès de cette échéance vitale pour l’avenir du pays, Bouteflika a rappelé que «le pays est au seuil d’une étape cruciale dans laquelle nous sommes condamnés à réussir».
Y.M.