Bouteflika à Tamanrasset

Bouteflika à Tamanrasset

«Illa Amane», oui désormais il y a de l’eau…

Pic montagneux culminant à plus de 3.000 mètres, nommé “Illa Amane”, (l’eau existe, en targui), desséché et brûlé par le soleil, il représente pour ainsi dire ce symbole et cet espoir pour toute une région sur laquelle le spectre de la soif planait.

Désormais, cette eau est arrivée. Elle est bien là. Pompée à mille lieues de Tamanrasset et acheminée par des canalisations, elle coule dans les robinets rendant ainsi toute sa prophétie à la mémoire targuie, la matérialisant pour redonner vie et espoir autant à la population, à l’être humain, qu’aux autres espèces animales et végétales, cette eau n’est-elle pas source de vie par excellence. Et c’est autour d’une stèle érigée au centre-ville représentant ce symbole de “Illa Amane” que la population de Tamanrasset s’apprête depuis à accueillir son illustre hôte en une grandiose fête sincèrement dédiée au Président de la République pour lui témoigner sa reconnaissance et témoigner surtout de ce respect de l’engagement et de la parole donnée. Tamanrasset avait soif et ce devait de boire et Tamanrasset boit aujourd’hui, à profusion même, c’est que élevée au rang de priorité nationale dans le programme du Président de la République, l’accès à l’eau se concrétise partout et concernant Tamanrasset, c’est un réel défi qui a été relevé.

C’est un mégaprojet dont le Président de la République a posé la première pierre le 7 janvier 2008 et il vient aujourd’hui, trois années après, pour l’inaugurer. Un respect, un strict respect des délais dont est tiré une fierté, tout légitime d’ailleurs de la part de tous les responsables, depuis le ministère des Ressources en eau jusqu’aux ouvriers, ingénieurs et techniciens qui ont sué et bravé toutes les difficultés pour concrétiser sur le terrain cet engagement et cette volonté politique pour booster le développement dans cette région située au fin fond du Sahara, mais dont les préoccupations des populations sont proches, très proches, suivies et prises en charge, leurs solutions se concrétisant jour après jour. Mégaprojet… projet du siècle, le transfert d’eau depuis l’albien de In Salah jusqu’à la capitale du Hoggar sur une distance de plus de 750 kilomètres l’est à plus d’un titre, et pour cause, a relevé M. Terra Messaoud, directeur central au niveau du ministère des Ressources en eau chargé de l’approvisionnement en eau potable dans un point de presse à l’intention des envoyés spéciaux de la presse nationale. “ Nous ne gérons plus la crise mais nous gérons désormais l’abondance.” Le choix de cette véritable mer souterraine que représente la nappe de l’albien qui s’étend sur une superficie de pas moins de 750.000 km2 s’est fait sur la base de plusieurs forages de reconnaissances effectués entre 2002 et 2005, explique M. Terra.

Le projet a été décomposé en plusieurs lots homogènes pour une meilleure maîtrise et une meilleure gestion du délai imparti et de l’enveloppe allouée. Une enveloppe de l’ordre de 197 milliards de dinars et qui jusque l’heure n’est pas encore totalement engagée.

D’une capacité globale de l’ordre de 100.000 m3, ce système hydrique est en mesure d’alimenter jusqu’à l’horizon 2050 la ville de Tamanrasset et les localités situées de part et d’autre du linéaire conducteur de cette précieuse ressource et ce pour une population estimée à plus de 340.000 habitants avec une dotation journalière de 265 litres/jour/habitant. Pour garantir cette profusion d’eau et assurer une autonomie en eau pour la ville de Tamanrasset tout en veillant à ce qu’aucun cas de rupture ne soit enregistré, le linéaire d’abord des conduites a été multiplié par deux. Ce sont au total donc 1.260 kilomètres de canalisation soudées l’une à l’autre et enfouies sous terre. Une variante prise et décidée sachant que la première goutte pompée au nord de In Salah met un mois pour arriver jusqu’à Tamanrasset !

Concernant le lot énergie, condition sine qua non pour une exploitation fiable du projet, et après une concertation interministérielle, le dévolu s’est jeté sur une station dont les moteurs sont convertibles entre le gaz oil et le gaz naturel, un choix dicté par le passage prochain du gazoduc qui alimentera Lagos (Nigeria). Du réservoir central de stockage d’une capacité de 50.000 m3, jusqu’aux stations de pompage, c’est depuis une salle de télécommande reliée par fibre optique que la gestion et l’exploitation en temps réel se fera.

Signalons que parallèlement à l’inauguration de ce projet du siècle, le Président de la République procédera également à l’inauguration du tronçon Tamanrasset-In-Guezzam de la Transsaharienne sur une distance de 420 km ainsi que d’un pôle urbain au pied de l’Adrien (l’édenté), cet autre mont célèbre de la capitale du Hoggar. Un pôle composé de 1.028 logements avec des équipements administratifs et socio-économiques d’accompagnement.

A. M. A.