Bouteflika a rencontré Abdeljalil à deux reprises hier à Doha, Alger-CNT libyen, sur le chemin de la réconciliation ?

Bouteflika a rencontré Abdeljalil à deux reprises hier à Doha, Alger-CNT libyen, sur le chemin de la réconciliation ?

Le président Bouteflika s’est entretenu, deux fois de suite, hier à Doha, avec le président du Conseil national de transition libyen (CNT), Mustapha Abdeljalil et l’Émir du Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa al- Thani.

La rencontre tripartite entre le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le président du CNT libyen et l’Émir du Qatar s’est déroulée en marge des travaux du 1er Sommet des chefs d’État et de gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG).

Le sujet des discussions n’a pas été dévoilé, mais tout porte à croire que les tensions toujours vivaces et persistantes entre Alger et le CNT seraient à l’ordre du jour. Une deuxième rencontre s’est tenue, entre les trois hommes à la résidence de l’Émir du Qatar, au terme des travaux du sommet du FPEG, mais, encore une fois, aucun compte-rendu n’a été fait sur la nature de ces conversations.

Ces deux mini-sommets qui se présentent telle une opportunité pour apaiser le différend et en finir avec le désaccord qui perdure depuis le début de la rébellion en Libye, intervient à quelques jours de la formation du nouveau gouvernement libyen qui devrait être connu dimanche prochain. Abdelaziz Bouteflika va, sans nul doute, tenter de profiter d’une médiation qatarie afin de remettre de l’ordre dans les relations algérolibyennes.

D’autant plus, le Qatar a joué un rôle très important, aux côtés des forces de l’Otan, dans le renversement du régime de Kadhafi en Libye, et ce, en dépêchant des centaines de ses soldats aux côtés des rebelles.

L’Algérie n’a reconnu le Conseil national de transition libyen (CNT) qu’au mois de septembre, les relations entre les deux pays sont tendues, sur fond d’accusations récurrentes adressées par le CNT à l’Algérie pour son soutien au régime du colonel Mouammar Kadhafi, ce qu’Alger ne cesse de récuser.

Une friction qui s’est accentuée avec le refus d’Alger d’expatrier une partie des membres de la famille du défunt dictateur, en l’occurrence, sa fille Aïcha qui a accouché d’une petite fille, ses fils Mohamed et Hannibal ainsi que sa seconde épouse Safia, famille à qui l’on a accordée l’asile pour des raisons humanitaires. Notons qu’une délégation conduite par le nouveau Premier ministre libyen, plusieurs fois annoncée, est toujours attendue à Alger.

LA VULNÉRABILITÉ DU MARCHÉ GAZIER SOULIGNÉE PAR BOUTEFLIKA

Dans son intervention, aux travaux du sommet du FPEG, Abdelaziz Bouteflika a exprimé son inquiétude concernant la vulnérabilité du marché gazier, à l’aune de la récession des économies des grands pays consommateurs.

Une situation qui «nous interpelle sur les risques qui pèsent sur les marchés gaziers et leur caractère préjudiciable au développement stable et régulier de tous les segments de l’industrie gazière que producteurs et consommateurs appellent de tous leurs voeux », a affirmé le chef de l’État qui souligne qu’une telle conjonction pourrait influer négativement sur les revenus gaziers devant être mis au service du développement économique des pays producteurs-exportateurs.

Le président de la République a également soulevé la problématique de la sécurité des approvisionnements énergétiques des pays consommateurs et de la sécurité des débouchés pour les producteurs.

« Les contrats de long terme résisteront-ils aux décisions politiques de dérégulation prises unilatéralement sans aucune concertation avec les pays producteurs- exportateurs? », s’est-il interrogé. « Je crois, poursuit- il, qu’au sein de notre Forum, notre opinion est faite que tous doivent être conscients que ces deux sécurités sont en vérité consubstantielles et qu’elles sont la clef de la stabilité et de la durabilité des relations producteurs- consommateurs ».

Dans ce sens, Abdelaziz Bouteflika dira qu’il est impératif « de réfléchir à de nouveaux instruments et à défricher de nouvelles voies dans cette direction, et notre organisation s’est d’emblée déclarée ouverte au dialogue responsable sur la base des règles de bonne gouvernance, favorisant des décisions rationnelles économiquement et profitables à long terme ».

Hamid M