Bouteflika à propos des réformes,«Nous n’avons d’autre choix que de réussir»

Bouteflika à propos des réformes,«Nous n’avons d’autre choix que de réussir»

Les réformes vont dans le sens d’un approfondissement du processus démocratique

Le président promet que les réformes politiques vont de pair avec la protection des catégories vulnérables et la préservation des acquis sociaux.

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé hier un message à l’occasion de la célébration de la Journée du savoir. Une année auparavant, il avait prononcé un discours dans lequel il a annoncé une série de réformes politiques.

Il rappelle que l’Algérie s’attelle à l’approfondissement du processus démocratique et s’apprête à célébrer le cinquantenaire de son indépendance. L’heure est au bilan.

Les réformes vont dans le sens d’un approfondissement du processus démocratique déjà engagé, dit-il. Cela ne suffit pas: la démarche ne saurait être évaluée sans prendre en compte les plans de développement et l’amélioration des conditions socio-économiques du peuple et de la Réconciliation nationale. C’est dans une société apaisée, réconciliée avec son histoire que le développement et la démocratie «trouvent leur véritable signification». C’est même «l’enjeu des élections prochaines, c’est là le sens des réformes engagées», explique le Président.

Les échéances politiques majeures interviennent dans un climat de défis internes et externes très sensibles et l’Algérie n’a jamais été en marge de l’histoire, affirme-t-il.

L’Algérie ne pourrait se résigner à manquer le train des mutations que connaît le monde dans la pratique démocratique. La mondialisation impose de parachever les réformes et faire aboutir les prochaines échéances politiques considérées comme une phase cruciale et un pari décisif «qu’il nous incombe de gagner car nous n’avons d’autre choix que de réussir», assure le Président.

Les vents furieux de la mondialisation souffleront et ceux qui ne prendront pas les devants par la réforme pourraient se retrouver devant un changement, a-t-il averti. Les épreuves de la tragédie nationale, le peuple les a subis seul, sans l’aide de quiconque et la jeunesse a répondu favorablement pour concrétiser le miracle de la concorde et de la réconciliation, selon lui.

Après cette conviction, il rappelle que l’Etat tire sa légitimité de la volonté du peuple à travers les représentants qu’il élit en toute liberté, pour assurer la gestion des affaires du pays, du maire jusqu’au président de la République.

Il explique que l’élection est la meilleure voie pour la consécration de la légitimité constitutionnelle et le garant qui permet de protéger la démocratie de tout dépassement ou dérive. Un appel est lancé aux citoyens car l’élection constitue l’indicateur de la citoyenneté et du civisme et un droit et un devoir constitutionnel qu’on ne saurait sous-estimer ou négliger.

Les assemblées élues rassemblent, selon lui, différents courants intellectuels et politiques et réunissent une composante humaine diversifiée et de qualité.

Il veut que ces assemblées soient dignes de confiance et représentatives de la volonté de tout le peuple avec ses différentes tendances, avec sa majorité et sa minorité, ses grands partis et ses petits partis. Tout cela «démontre l’importance de la participation massive au scrutin du 10 mai prochain» et la réussite des législatives à l’issue desquelles une haute instance de législation et de contrôle figurera parmi les grandes institutions de la République. L’Etat a donné toutes les garanties pour des élections libres et transparentes.

«Il appartient, donc, aux partis politiques, aux citoyennes et citoyens d’assumer leur rôle et de prendre leur responsabilité», rappelle-t-il. Le discours est aussi l’occasion d’évoquer implicitement le défunt Ben Bella «et de rendre hommage à ceux qui ont assuré la rentrée universitaire et scolaire de l’année 1962».

Le président admet que les appréciations des institutions internationales sont parfois contestées mais elles amènent «à revoir notre système éducatif pour l’élever au niveau souhaité».

A l’adresse du ministre de la Poste et des Technologues de l’information et de la communication, il précise que le défi est celui de réduire d’urgence les fractures de la connaissance.

Le Président s’attelle par contre à mettre en exergue ce qui marche bien en évoquent les travaux gigantesques dans l’hydraulique, les travaux publics et l’autoroute Est-Ouest. Le bilan de Bouteflika ne s’arrête pas à une année et rappelle l’effort de toute une décennie dans le développement économique et social.

A propos de la grogne sociale, le Président dit que l’Etat a amélioré les conditions d’exercice des activités pédagogiques et scientifiques. Avec les zaouïas et mosquées, le corps enseignant est appelé à veiller au respect des valeurs de la nation. Il rappelle d’autres convictions puisque le peuple a appris qu’aucune partie étrangère ne lui apportera la démocratie.

Il affirme que «ce qui se passe sous couvert de démocratie et de respect des droits de l’homme reste sujet à débats».

La démocratie ne s’octroie pas comme une usine clés en main, ajoute-t-il.