Bouteflika a eu des activités ce Mardi,Entre longues absences et réapparitions

Bouteflika a eu des activités ce Mardi,Entre longues absences et réapparitions
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Le chef de l’Etat met fin à une éclipse énigmatique autour de laquelle bien des supputations ont été véhiculées. Il se remet sous les projecteurs à un moment où ses réformes politiques commençaient à apparaître orphelines de parrain.

Pour émerger à nouveau dans le spectre du politiquement visible, deux activités au cours d’une même journée, le mardi : une audience au ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères portugais et la présidence d’une cérémonie de présentation du projet de la Grande Mosquée d’Alger. Au boulevard des Martyrs, on n’a pas dû stresser pour l’ouverture du journal télévisé de 20 heures. L’ouverture ne pouvait qu’être protocolaire et consacrée au chef de l’Etat. Elle l’a été, d’ailleurs. Comme jadis, lorsque Bouteflika, omnipotent, faisait montre d’énergie débordante. Cette reprise d’activités, après un moment d’absence inhabituellement long, étant donné la conjoncture politique, est fort significative en ce qu’elle prétendrait délivrer comme message. Elle se veut certainement d’abord de couper court aux multiples conjectures nées autour du retrait du président de la scène politique. La communication officielle étant ce qu’elle est, c’est-à-dire inexistante lorsqu’elle se rapporte au chef de l’Etat, la rumeur, comme toujours, a naturellement entrepris de remplir le vide. Les mauvaises langues ont évoqué des soucis de santé qui auraient valu au président Bouteflika de nouveaux contrôles médicaux à l’étranger.

Ainsi, il aurait séjourné en France du 16 au 21 septembre dernier. Des journaux ont même cru savoir qu’il a été astreint à observer une convalescence stricte de plusieurs jours. Ces assertions médiatiques, qui n’ont jamais été démenties officiellement de manière solennelle, avaient commencé à germer après que le président Bouteflika eut été le grand absent de l’Assemblée générale de l’ONU, marquée, cette année, par la demande d’adhésion à l’institution onusienne introduite par le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. D’aucuns ont eu du mal à s’expliquer que Bouteflika ne fasse pas le déplacement à New York pour être de ce moment historique.

Porté sur la diplomatie qui s’accomplit dans les forums internationaux, il ne pouvait, est-il alors déduit, se résigner à rester à la maison sauf raisons d’empêchement majeures. Ces dernières n’étant pas liées à de quelconques turbulences internes, comme il est cours dans d’autres pays de la région, il ne pouvait, donc, s’agir, pour Bouteflika, que de soucis de santé. Les mêmes soucis qui lui auraient également évité de se rendre au Salon international du livre d’Alger (Sila), qu’il avait pour habitude d’inaugurer, ainsi que de présider, comme de tradition, aux ouvertures des années judiciaire et universitaire. Intervenue, par ailleurs, après la promesse faite d’engager et de mener à terme des «réformes politiques profondes», l’absence de Bouteflika de la scène politique a eu pour conséquence des tiraillements terribles parmi les membres du conglomérat partisan qui fonde son existence sur le soutien aux initiatives présidentielles.

LG Algérie

C’est cette absence que le FLN a choisi pour tenter de «corriger» les projets de loi pourtant avalisés par Bouteflika, avant qu’ils ne parviennent au Parlement. Le parti de Belkhadem a agi tellement ouvertement à contresens des orientations édictées par le chef de l’Etat que des membres du gouvernement ont été amenés à accuser «des parties à l’APN» travaillant à saborder les réformes politiques. Ce qui n’est jamais arrivé depuis au moins 2004, lorsque a été mise sur pied l’Alliance présidentielle. En effet, avec le comportement du FLN, le projet de réformes politiques était apparu orphelin de parrain. Bouteflika revient-il au bon moment pour reprendre les choses en main ?

S. A. I.