La plupart des Bourses européennes ont entamé dans le vert une semaine écourtée en raison du 1er mai, majoritairement chômé sur les places européennes.
« A la fin de la semaine, il pourrait y avoir un rattrapage assez important avec un agenda macroéconomique et microéconomique qui devrait se densifier », a noté Andrea Tuéni, analyste de Saxo Banque. Après une ouverture nettement dans le vert, la Bourse de New York évoluait en ordre dispersé à la mi-séance. Vers 16h15 GMT, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average montait de 0,04% à 24.321,57 points tandis que le Nasdaq cédait 0,59% à 7.077,71 points, et l’indice élargi S&P 500 reculait de 0,30% à 2.661,98 points. « La baisse de l’action de Microsoft (-2,48%) pèse sur la tendance », a estimé Peter Cardillo de Spartan Capital Securities. « Mais de façon plus générale, malgré de bons résultats et indicateurs, les investisseurs se montrent un peu fébriles face aux nombreux événements attendus dans la semaine, en particulier le rapport mensuel sur l’emploi et la réunion de la Réserve fédérale », a-t-il également souligné. Parmi les principales Bourses européennes, seule la Bourse de Londres sera ouverte mardi.
L’Eurostoxx 50 a gagné 0,50%
A Paris, l’indice CAC 40 a pris 0,68% à 5.520,50 points. Vivendi a fini en tête (+2,58% à 21,89 euros). Le directeur général de Telecom Italia, Amos Genish, a déclaré qu’il démissionnerait si le fonds américain Elliott prévalait face à Vivendi, l’actionnaire principal de l’opérateur italien. AccorHotels a gagné 1,98% à 46,87 euros après avoir annoncé le rachat de l’hôtelier suisse Mövenpick Hotels and Resorts. Eurofins a pris 3,18% à 447,80 euros après avoir annoncé l’acquisition de l’américain Covance Food Solutions pour 670 millions de dollars. TF1 est monté de 4,02% à 10,35 euros, soutenu par la finalisation de l’acquisition de 78,07% du capital de l’éditeur de sites internet Auféminin. Fnac Darty a été dopé (+5,83% à 89 euros) par un début de suivi à « acheter » par Bryan Garnier. Technicolor s’est élancé de 9,08% à 1,36 euro, rebondissant après avoir lourdement chuté la semaine précédente. L’indice Dax de la Bourse de Francfort a gagné 0,25% à 12.612,11 points. En queue de peloton, ThyssenKrupp, particulièrement vulnérable à d’éventuelles mesures protectionnistes américaines, a cédé 2,26% à 21,60 euros. Les constructeurs automobiles ont fini en ordre dispersé: BMW a gagné 1,06% à 92,47 euros, Daimler reculé de 0,21% à 65,50 euros et Volkswagen de 0,51% à 171,84 euros. Lufthansa a terminé en nette baisse de 1,59% à 24,17 euros après deux notes d’analystes ayant abaissé l’objectif de cours de la compagnie aérienne.
Deutsche Telekom a aussi fini en baisse (-0,31% à 14,50 euros) après avoir pris plus de 3% au cours de la séance. L’indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a grappillé 0,09% à 7.509,30 points, tirée vers le haut par les supermarchés Sainsbury’s qui veulent fusionner avec Asda et par le géant de la publicité WPP après des résultats rassurants. Sainsbury’s s’est envolé de 14,53% à 309,00 pence. Tesco, qui pourrait perdre sa place de leader, a accusé le coup (-0,92% à 235,90 pence), alors que Morrisons a pris 1,29% à 243,10 pence. Objet de spéculations sur une possible vente d’une de ses branches, le cabinet de recherche Kantar, WPP a bondi de 8,62% à 1.247,50 pence. Glencore a chuté de 4,96% à 350,70 pence, alors qu’il fait face à un litige en République démocratique du Congo avec l’un de ses anciens associés dans le pays. Alors que les cours du brut repassaient dans le vert, BP a grignoté 0,11% à 538,00 pence et Royal Dutch Shell (action « B ») 0,21% à 2.601,50 pence. A Milan, l’indice FTSE Mib a gagné 0,22% à 23.979 points. Tenaris a réalisé la meilleure performance (+2,37% à 15,57 euros), suivi de Poste Italiane (+1,68% à 8,106 euros) et de Salvatore Ferragamo (+1,62% à 24,52 euros). Fiat Chrysler Automobiles a subi la plus forte baisse (-2,18% à 18,57 euros), derrière Mediobanca (-0,64% à 10,065 euros) et Telecom Italia (-0,53% à 0,8182 euro). L’indice Bel-20 de la Bourse de Bruxelles a cédé 0,07% à 3.910,30 points. Telenet a enregistré la meilleure performance: +1,93%, à 48,56 euros. A l’autre extrémité, le brasseur AB InBev a perdu 1,75% à 82,72 euros. L’indice PSI20 de la Bourse de Lisbonne a reculé de 0,28% à 5.512,29 points. La banque BCP a reculé de 1,31% à 0,2781 euro. Côté énergétiques, Galp Energia a perdu 0,50% à 15,915 euros. EDP a pris 0,26% à 3,076 euros et sa filiale dans les renouvelables EDP Renovaveis reculé de 0,50% à 7,96 euros. Jeronimo Martins a perdu 0,75% à 14,54 euros et le papetier The Navigator 0,82% à 4,84 euros.
Wall Street termine le mois sur une note négative
Wall Street a terminé dans le rouge lundi, rattrapée par un accès de faiblesse du secteur des télécoms et par une certaine fébrilité face aux risques géopolitiques et à une réunion imminente de la banque centrale américaine. Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a perdu 0,61% à 24.163,15 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a cédé 0,75% à 7.066,27 points. L’indice élargi S&P 500 a reculé de 0,82% à 2.648,05 points. Les indices avaient pourtant démarré la séance dans le vert, à la faveur notamment des résultats supérieurs aux attentes de McDonalds (+5,77%). Dans leur ensemble, les entreprises cotées à Wall Street devraient voir leur bénéfice par action augmenter de 23,2% au premier trimestre, selon la dernière estimation du cabinet d’analyses FactSet. Mais « les attentes étaient tellement élevées que même quand les entreprises les dépassent, il est compliqué pour les investisseurs de se montrer encore plus optimistes », estime Kate Warne d’Edward Jones en soulignant que les courtiers « ont tendance à engranger des profits quand les résultats sont bons ». Quelques-unes déçoivent toutefois, à l’instar d’Arconic: le groupe né de la scission du géant de l’aluminium Alcoa, a fait part de résultats supérieurs aux attentes mais ses prévisions pour l’année sont en-dessous des attentes et son titre a dévissé de 20,63%.
Les indices ont par ailleurs commencé à piquer du nez en cours de séance « quand les inquiétudes géopolitiques ont plus ou moins pris l’ascendant sur les éléments fondamentaux », avance Art Hogan de Wunderlich Securities. Le marché a notamment réagi selon lui aux accusations du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur l’existence d’un programme nucléaire secret iranien ainsi que par le regain de tensions commerciales alors qu’expire mardi le sursis accordé par Washington à certains partenaires, dont l’Union européenne, sur les taxes à l’importation d’acier et d’aluminium. La montée récente des taux d’intérêt reste aussi une source d’anxiété alors que la banque centrale américaine tient mardi et mercredi une réunion de politique monétaire.
Les marchés ne s’attendent pas à ce que l’institution relève ses taux d’intérêt dès ce rendez-vous mais la Fed pourrait, dans son communiqué, prendre acte de la remontée de l’inflation: selon l’indice PCE publié lundi par le département du Commerce, elle a touché, pour la première fois depuis un an, l’objectif des 2% que la banque centrale estime sain pour l’économie. « Les investisseurs redoutent que la remontée des taux ne freine à long terme la hausse des bénéfices », remarque Kate Warne.
Lundi les taux d’intérêt se détendaient un peu: le taux d’emprunt à 10 ans des Etats-Unis reculait vers 20H35 GMT à 2,948% contre 2,957% vendredi soir, et celui à 30 ans à 3,120% contre 3,125% à la précédente clôture.
Le repli marqué de plusieurs grands groupes de télécoms a aussi pesé sur le marché.
Sprint et T-Mobile ont notamment chuté de respectivement 13,69% et 6,22% au lendemain de l’officialisation de leur fusion. Plusieurs observateurs estiment que l’opération pourrait être bloquée par les autorités de la concurrence.
New York Times en forme
D’autres annonces de fusions-acquisition ont animé la séance, dont la prise de contrôle par Marathon Petroleum (-8,01%) de son compatriote Andeavor pour 23 milliards de dollars ou le rachat par Prologis (-2,51%), spécialisé dans la gestion d’actifs immobiliers et commerciaux, de son concurrent DCT Industrial Trust (+11,61%) pour 8,4 milliards de dollars.
Dans l’hôtellerie, Marriott Vacations Worldwide (-8,79%) s’est emparé de ILG (+4,53%) pour environ 4,7 milliards de dollars tandis que le géant de la distribution Walmart (+1,34%) a annoncé son intention de fusionner au Royaume-Uni avec la société britannique Sainsbury’s.
Parmi les autres valeurs du jour, Disney a gagné 1,11% alors que son film de super-héros « Avengers: Infinity War » s’est propulsé en tête du box-office nord-américain.
Le groupe de reprographie Xerox s’est octroyé 0,54% alors qu’un juge américain a bloqué temporairement vendredi sa prise de contrôle par le japonais Fujifilm, affirmant qu’elle n’était pas dans l’intérêt des actionnaires de l’entreprise américaine et servait essentiellement les intérêts de son PDG actuel.
New York Times (+5,63%) a profité d’une note positive de JPMorgan, qui a relevé sa recommandation à la faveur d’une forte croissance de l’activité en ligne du groupe de médias.
Ilyas A.