Bourse de Madrid,Comment Sonatrach a frôlé le pire

Bourse de Madrid,Comment Sonatrach a frôlé le pire

Les actions de Sonatrach, détenues dans le capital de Gas Natural, ont frôlé le pire au cours de la semaine passée. Coté deux mois durant à hauteur de 15 euros, l’action du groupe pétrolier espagnol a brusquement chuté jeudi à 12,46 euros, provoquant ainsi un vent de panique à Alger.

A la clôture de cette journée, on était en dessous de la barre des 12,48 euros, prix d’achat par Sonatrach des actions de Gas Natural. Autrement dit, la compagnie algérienne avait enregistré des pertes en valeur qui se chiffraient par millions d’euros. Vendredi matin, on redoutait encore la poursuite de la chute des bourses européennes survenues dans le sillage des ventes massives de titres américains.

Certains responsables algériens penchaient plutôt pour la vente immédiate de ces actions afin d’éviter une éventuelle hémorragie. Finalement, on a lancé un grand soupire vendredi à la mi-journée, lorsque l’action de Gas Natural avait repris ses tendances ascendantes et clôturé à 12,96 euros, enregistrant une évolution de 4.05% par rapport à celle de la veille. Au mois de mai dernier, Sonatrach avait conclu un accord avec Gas Natural qui permettait au groupe algérien l’acquisition de 13 millions d’actions dans les actifs du pétrolier espagnol pour la somme de 514 millions d’euros. On considérait alors que l’opération était «positive» et pouvait générer des dividendes assez conséquents. L’évolution de la bourse madrilène au cours des mois de juin et de juillet avait donné raison aux responsables qui favorisaient les placements boursiers par rapport aux dépôts presque inertes dans les institutions financières. L’action de Gas Natural s’était alors stabilisée dans la fourchette des 15 euros, générant ainsi une valeur ajoutée de 50 millions d’euros environ. Mais voilà que la déstabilisation des bourses américaines et européennes a eu des conséquences directes sur les placements algériens et on pouvait aisément assister à un crash de la bourse madrilène, très fébrile déjà en raison de la chute de l’activité immobilière en Espagne. Les événements de la semaine écoulée sont susceptibles de relancer le débat sur les placements algériens en bons de trésor américain. En fait, les fervents défenseurs de cette option ont saisi l’opportunité de la chute des places boursières pour monter au créneau et démonter la théorie des placements dans les actifs étrangers et dans les fonds souverains qui ont vécu, en l’espace de cinq jours, les pires moments. Ils estiment en ce sens que le peu de bénéfices générés par le trésor américain ne constitue pas un prétexte à ce qu’ils qualifient «d’aventurisme» sur les places boursières.

H. Mosteghanemi

LG Algérie

LE LEXIQUE DE LA BOURSE

Action, agence de notation, capitulation, obligation, voici par ordre alphabétique les expressions les plus employées sur les marchés.

Action : part d’une entreprise cotée en Bourse. Contrairement aux obligations, elle n’offre pas de taux d’intérêt en guise de rendement mais un dividende (part du bénéfice) peut être octroyé par l’entreprise.

Agence de notation : les trois principales sont Standard and Poor’s, Moody’s et Fitch. Elles attribuent une note aux entreprises et aux Etats, qui permet aux investisseurs souhaitant prêter de l’argent de se repérer entre les plus fiables et les plus risqués.

Analyse technique : pratique boursière qui consiste à analyser les tendances à travers l’étude de l’évolution graphique d’un indice ou d’une valeur.

Capitulation : terme emprunté au vocabulaire militaire. Il signifie que les investisseurs vendent massivement et à n’importe quel prix sans regarder les fondamentaux économiques ou la valeur des entreprises.

Chasse aux bonnes afffaires : mouvement d’achats massifs d’actions en Bourse, quand leur cours a tellement baissé qu’il devient intéressant d’investir.

Courtier : société ou personne chargée de mettre en relation un acheteur et un vendeur de titres sur le marché. Perçoit une rémunération en échange de ce service.

Gérant de fonds : financier qui travaille au sein d’une société d’investissement (banques, assurances, courtiers, etc.) et qui investit au mieux l’argent de professionnels et de particuliers, dans des domaines très variés (action, devises, etc.).

Hedge funds : fonds très spéculatifs qui exploitent les anomalies du marché et les failles de la réglementation financière pour réaliser des opérations juteuses.

Krach : baisse soudaine et précipitée des actions touchant une ou plusieurs places financières. Il n’y a pas de définition économique précise mais, dans la pratique, cette expression s’applique à une baisse des cours de plus de 20% en une semaine ou de 10% dans la journée.

Indicateurs : statistiques économiques publiées le plus souvent par les Etats, à certaines fréquences (de la semaine à l’année) et concernant un large éventail de domaines (emploi, croissance, inflation, déficit).

Indice : regroupe les principales valeurs d’un pays, comme le Dax de Francfort, le CAC 40 de Paris ou le Dow Jones de New York. Existe aussi pour des valeurs internationales et des secteurs (banque, etc.).

Marché interbancaire ou monétaire : permet aux banques de se prêter de l’argent entre elles à court terme.

Obligation : créance ou fraction de la dette d’un pays, d’une entreprise ou d’un organisme public. L’obligation s’échange comme une action sur un marché dit marché obligataire et produit des intérêts dont le taux est appelé «coupon».

Prise de bénéfices : vente d’actions à un prix élevé et supérieur au cours d’achat afin d’empocher un bénéfice rapide.

Trader : personne dans les salles de marché (de banques ou de courtiers par exemple) chargée de trouver le meilleur prix d’achat ou de vente d’un titre, pour sa société (pour compte propre) ou un client (pour compte de tiers).

Vente à découvert : mécanisme spéculatif consistant à emprunter un actif dont on pense que le prix va baisser et à le vendre, avec l’espoir d’empocher une forte différence au moment où il faudra le racheter pour le rendre au prêteur.

Wall Street : rue de Manhattan qui par extension désigne la place boursière de New York.