Bien des plans de relance de la Bourse d’Alger ont été élaborés, mais aucun n’a été mis en œuvre à cause d’un système financier obsolète qui empêchait toute nouvelle initiative d’aboutir.
L’opération de levée des fonds lancée par la compagnie privée Alliance Assurances va-t-elle permettre à la Bourse d’Alger d’amorcer son décollage et de sortir enfin de sa léthargie ? La question est plus que jamais d’actualité mais à l’heure qu’il est, il est très difficile d’y répondre. Les économistes les plus avertis s’interdisent d’ailleurs d’émettre le moindre pronostic.
Et pour cause : «On ne peut prédire la réaction d’un marché qui n’existe pas en vérité», soulignent-ils. Le mot est lâché : il n’existe pas de marché boursier dans notre pays ! Ce qui revient à dire qu’il n’y a pas de culture boursière. A qui incombe la faute ? A la Bourse d’Alger ? Certainement pas, puisqu’elle n’a vu le jour qu’au début des années 2000 et a toujours évolué dans un environnement hostile.
C’est plutôt le système financier qui est responsable de cette situation. Bien des plans de relance de la Bourse d’Alger ont été élaborés, mais aucun n’a été mis en œuvre à cause justement de ce système financier obsolète qui empêchait toute nouvelle initiative d’aboutir. «C’est la faute qui a été commise », tranchent les analystes.
La leçon semble avoir été retenue, néanmoins. La relance de la Bourse se fera, désormais, dans un cadre global, celui de la réforme du système financier. A la faveur de ce plan, beaucoup de choses vont changer au 27 boulevard Colonel-Amirouche, siège de la Société de gestion de la Bourse des valeurs mobilières (SGBVM). C’est du moins ce que promettent ses responsables.
En attendant, des travaux d’aménagement et de nettoiement y sont régulièrement effectués afin d’améliorer l’image de marque de la Bourse d’Alger. A court terme, il est également question d’installer un rideau de séparation pour mettre fin à l’occupation des lieux par les sans-domicile-fixe (SDF) une fois la nuit tombée. Aussi, de nouveaux équipements seront incessamment acquis afin de moderniser les opérations de cotation et d’affichage. En parallèle à ce travail, des démarches sont actuellement menées auprès des dirigeants des entreprises privées pour les convaincre de faire leur entrée en Bourse. Ces efforts porteront-ils leurs fruits ?