Selon le dernier rapport annuel de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob), la valeur globale transigée sur le marché secondaire de la Bourse d’Alger a dépassé 49 millions de dinars en 2013, ce qui représente une augmentation de 36,3% par rapport à 2012.
Le marché secondaire désigne, notons-le, les opérations en rapport avec des actions boursières ayant déjà été émises. NCA Rouiba est classée en tête des compagnies cotées à la Bourse d’Alger avec un total de 40,94 millions de dinars, soit 83% de la valeur globale, suivie de l’EGH El Aurassi avec 4,24 millions de dinars, de Saidal avec 3,9 millions de dinars et d’Alliance Assurances avec seulement 27 400 DA.
Les chiffres de l’année 2013, sont loin d’atteindre le record de l’année 2011 qui était de 185 millions de dinars. En 2010, par contre, ce chiffre n’a pas dépassé les 12 millions de dinars. Le rapport de la Cosob précise, à ce sujet, que « la valeur transigée sur action évolue de manière aléatoire depuis 2010 et reste tributaire des nouvelles émissions sur le marché et de l’existence du contrat de liquidité». Selon le même document, « le titre d’Alliance Assurances a connu une forte baisse à 610 DA à fi n 2013 contre 830 DA lors de son introduction.
Celui de NCA Rouiba oscillait entre 400 DA à l’introduction et 405 DA à la clôture de l’exercice, alors que les cours d’El Aurassi et de Saidal enregistraient, respectivement, une hausse de 50 DA (à 390 DA) et une baisse de 170 DA par rapport à fi n 2012 », ajoute le rapport. La Cosob constate, en outre, la stagnation du marché obligataire de la Bourse, en 2013, avec seulement deux obligations cotées totalisant un encours global de 32,36 milliards de dinars.
L’encours des obligations assimilables du Trésor (OAT) a de son côté atteint 303,76 milliards de dinars à fi n 2013, selon le rapport qui note qu’aucune transaction n’a été réalisée sur ces obligations en 2013. Quatre titres de capital étaient cotés à la Bourse d’Alger à fi n 2013, à savoir ceux de Saidal, avec 2 millions d’actions, d’El Aurassi avec 1,2 million d’actions, Alliance Assurances avec plus de 1,8 million d’actions et enfin ceux de NCA Rouiba avec plus de 2,12 millions d’actions.
Les entreprises Sonelgaz (publique) et Dahli (privée) sont par ailleurs cotées sous forme de titres de créance (obligations) à échéances respectives en 2014 et 2016. Le rapport de la Cosob informe, par ailleurs, que le titre de NCA Rouiba a dopé la capitalisation boursière durant l’exercice écoulé, avec une hausse de 6% à 13,82 milliards de dinars (environ 175 millions de dollars) contre 13 milliards de dinars en 2012. La Nouvelle conserverie algérienne (NCA Rouiba) avait reçu le visa de la Cosob (pour son entrée en Bourse) en février 2013. Deux mois après, son off re publique de vente (OPV) avait porté sur 2 122 988 actions, soit 25% de son capital social.
DES SOLUTIONS POUR REDYNAMISER LA BOURSE D’ALGER Créée en 1997, la Bourse d’Alger reste l’une des plus petites places boursières au monde. En mars dernier, un mémorandum d’entente a été signé entre la Société de gestion de la Bourse des valeurs (SGBV) et Euronext Paris, groupe européen d’entreprises de marchés financiers. En vertu de ce mémorandum «Euronext Paris et SGBV coopéreront afin de développer l’écosystème boursier sur leurs marchés respectifs et faciliter ainsi le financement des entreprises, et notamment des PME-ETI, par la Bourse », selon un communiqué émanant d’Euronext Paris.
En novembre 2013, un protocole d’accord a été également signé entre la Cosob et Paris Europlace, organisme dont la mission première est de promouvoir la Bourse de Paris. Son objectif est de renforcer les relations entre les deux places boursières et de développer le marché financier algérien. D’après un projet de réforme mis au point conjointement par la Cosob, la Bourse d’Alger et le PNUD, la capitalisation boursière correspondant à l’économie algérienne devrait tourner autour des 40 milliards de dollars.
Khaled Menna, économiste au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD), suggère, pour la redynamisation de la Bourse d’Alger, d’ouvrir les capitaux des entreprises publiques cotées en Bourse aux opérateurs privés. Une démarche qui permettra de donner aux entreprises privées «un avant-goût sur les opérations boursières sans courir de réels risques ». Selon l’économiste, le marché informel représente l’un des obstacles majeurs face au développement de la Bourse d’Alger. «Beaucoup d’entreprises algériennes travaillent dans l’informel où du moins en grande partie.
Accéder à la Bourse implique de la transparence, mais aussi une meilleure gouvernance des entreprises, ce qui ne va pas de pair avec une activité opaque qui caractérise le marché informel », estime- t-il.