Bourahli «On a perdu 5 à 2 contre l’Egypte parce des joueurs ont joué en s’imposant de force»

Bourahli «On a perdu 5 à 2 contre l’Egypte parce des joueurs ont joué en s’imposant de force»

Le Renard des surfaces continue de nous raconter les différentes étapes qui ont jalonné sa longue et riche carrière. Il nous parle de ses deux passages à l’USMA avec qui il a gagné trois titres, de son retour à l’ESS et de Serrar qui l’a traité de traître. Bourahli évoquera aussi son aventure avec les Verts, la défaite amère au Caire sous l’ère Djadaoui et son départ de la sélection à cause d’un problème avec Madjer.

A l’été 2000, l’Entente a connu le départ de plusieurs joueurs, et non des moindres. Il ne restait que Bourahli, Belhani, Fellahi, Deboucha et quelques jeunes.

Après le départ de Saâdi, on a terminé la saison avec Mansour Hadj qui a été reconduit la saison d’après. Des anciens joueurs, il ne restait que ceux que vous avez cités, en plus de la nouvelle génération, comme Guenifi, Mahfoudi, Mekhalfi et Achacha.

N’avez-vous pas eu des appréhensions en restant avec un tel groupe ?

Franchement, j’avais peur, mais j’ai subi de grosses pressions pour rester, alors que j’avais de sérieux contacts, notamment de Tunisie. Le wali en personne est intervenu pour que je reste à Sétif.

Vous avez réalisé un début tonitruant en battant le MOC, le MCA et le CAB en marquant trois buts à chaque match…

Nous avons fait du bon travail avec Mansour Hadj lors de notre stage en Pologne et personne ne donnait cher de notre peau à cette époque. Cela nous a permis de surprendre nos adversaires, à commencer par le MOC que nous avons battu 3 à 0, le Mouloudia au 5-juillet 3 à 1 et le CAB qu’on a atomisé par un net 3 à 0. Ces trois victoires d’affilée nous ont permis de gagner en confiance.

Contre le Mouloudia, c’était le but légendaire de Bourahli…

On menait par 2 à 0 et Dob Fodil a inscrit un joli but. Le Mouloudia pressait afin d’égaliser. Mais à quelques minutes de la fin du match, j’ai mené une contre-attaque en effaçant Bouacida et Selmoune. Et quand j’ai vu Lezzoum loin de sa ligne, je l’ai lobé. Tout le monde parle de ce but jusqu’à nos jours. Je vais vous raconter une anecdote à propos de Fodil Dob.

Allez-y…

Avant le coup d’envoi, je me trouvais avec le jeune joueur Riyahi dans le tunnel. Dob est venu vers moi pour me provoquer et m’a dit : «Vous avez ramené des cadets pour jouer contre nous !» Je lui a i dit qu’on se reverra à la fin du match. Je l’ai cherché, mais je ne l’ai pas trouvé. Nous avions un groupe de jeunes qui voulaient montrer ce qu’ils savaient faire avec un ballon et nous avons réalisé une bonne saison. Malheureusement, la plupart d’eux n’ont pas su gérer leur carrière.

Lesquels d’entre sont passés, selon vous, tout près d’une très belle carrière ?

Mekhalfi et surtout Guenifi qui était un joueur élégant. D’ailleurs, je me déplaçais spécialement pour le voir jouer, alors qu’il était encore junior.

Ce joueur a même joué à vos côtés, non ?

Tout à fait. C’était à l’USMA où il a eu l’honneur de jouer, car c’était le meilleur club à l’époque. D’ailleurs, il a gagné le titre de champion d’Algérie avec nous en 2002. Par rapport à ses camarades qui sont restés à Sétif, lui a été, disons, sauvé. Mais il n’a pas su gérer sa carrière par la suite. Il aurait pu faire beaucoup mieux.

Vous avez failli, à la fin de la saison 2000-2001, signer un contrat en faveur de l’Espérance de Tunis, mais vous vous êtes retrouvé à l’USMA, comment ça s’est passé ?

Les contacts avec le président de l’EST avaient eu lieu bien avant. J’ai dîné avec les présidents Chiboub et Serrar dans un hôtel en Egypte, en mars 2001. Chibou était présent en qualité de commissaire au match Egypte-Algérie, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2002 (5-2). Trois jours après notre retour du Caire, on s’est déplacés Serrar et moi à Tunis. On avait tout conclu pour que je joue à l’EST, mais le destin en a voulu autrement.

Que s’est-il passé au juste ?

Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas signé à l’Espérance, pourtant j’avais tout ficelé avec Chiboub. Le président de l’Etoile du Sahel, Djenih, lui aussi m’a contacté par la suite, même le Club Africain m’a ramené une certaine somme d’argent. Il y avait des journalistes, le maillot du club et… un stylo pour signer. Mais je ne l’ai pas fait et j’ignore toujours pourquoi je n’ai pas joué en Tunisie, alors que j’avais trouvé un accord avec les responsables des trois grands clubs tunisiens.

En évoquant le match Egypte-Algérie (5-2), dites-nous ce qu’il s’était réellement passé ce jour-là ?

Djadaoui est responsable de cette défaite (5-2) contre l’Egypte. Plusieurs joueurs ont joué en s’imposant de force. Le gardien Bougherara a joué, alors qu’il était blessé. Le coup franc qui a ramené le deuxième but marqué par Al Seqa a tout dévoilé. L’effectif qui a joué n’était pas celui que Djadaoui avait prévu.

Qui devait jouer alors ?

Il était prévu qu’on joue Meçabih et moi en attaque. Madoui et Haddou devaient aussi être titularisés et Belhani devait garder les bois à la place de Bougherara qui était blessé. Mais c’est une autre équipe a fait son apparition le jour j.

Vous avez dit que certains joueurs ont joué de force. Cela signifie-t-il que Djadaoui avait peur d’eux ?

Oui, il avait peur. Meçabih, Haddou, Madoui et Belhani et moi nous sommes retrouvés sur le banc des remplaçants. Comme par hasard, Djadaoui avait sorti une feuille sur laquelle étaient portés les noms des joueurs titulaires, nos noms n’y figuraient pas. Je suis sûr qu’il a subi des pressions.

Le 5-2 a fait reculer le football algérien de plusieurs années en arrière, n’est-ce pas ?

Absolument, on est revenus en arrière. Le président Kezzal a démissionné et c’était la débandade générale.

Deux semaines après, vous avez joué au Burundi dans le cadre des éliminatoires de la CAN. Et c’est vous qui avez marqué le but de la victoire ; vous en souvenez-vous ?

A l’époque, les éliminaoires de la Coupe du monde et de la CAN se déroulaient séparément. Après le départ de Djadaoui, on a appelé Kermali et Zouba pour diriger l’équipe pour le match de Burundi à Bujumbura. On était obligés de gagner pour se qualifier à la CAN 2002 au Mali.

Et comment s’est déroulé ce match ?

Après la défaite du Caire, la plupart des joueurs émigrés n’ont pas fait le déplacement au Burundi. Il n’y avait que Belbey et Belmadi. On a gagné par 1 à 0, grâce à mon but. On a fait 2-2 dans le dernier match, suffisant pour nous qualifier à la CAN 2002.

Après avoir refusé de jouer à l’Espérance, vous avez rejoint l’USMA en 2001, comment Allik a réussi à vous convaincre ?

J’ai réalisé une saison exceptionnelle en 2000-2001 en terminant meilleur buteur du championnat. A cette époque, une nouvelle direction était arrivée à l’ESS avec Ali Khoudja et Dridah. Ces derniers ont pris attache avec moi, non pas pour rester à Sétif, mais pour autre chose.

Laquelle ?

Pour revoir à la hausse la quote-part que devait encaisser l’Entente dans ma transaction à l’Espérance. Je leur ai répondu que je ne jouerai pas en Tunisie, mais en Algérie.

Et comment avez-vous trouvé un accord avec Allik ?

Je me suis déplacé dans son bureau et on a tout réglé en cinq minutes. Il m’a remis des chèques de garantie que j’ai restitués, du moment que j’étais encore blessé. Je lui ai dit de me payer, une fois que j’aurai commencé à jouer. Il y avait une confiance mutuelle entre nous. Franchement, c’est un président avec qui je n’ai jamais eu de problème dans ma carrière.

Après vous être rétabli de votre blessure, vous avez entamé la compétition contre le MCO contre lequel vous avez inscrit l’unique but de la rencontre…

Absolument, je suis rentré dans le dernier quart d’heure et j’ai pu marquer à six minutes de la fin du match. Les supporters avaient entonné pour la première fois : «chebka ya Bourahli, had el âam doublé».

Deux saisons ponctuées par deux titres de champion et une Coupe d’Algérie. L’USMA était le meilleur club à l’époque, n’est-ce pas ?

Entre 2001 et 2003, l’USMA avait de gros moyens financiers et une armada de joueurs comme Dziri, Achiou, Hamdani, Zeghdoud, Meftah, Benchergui, Hadj Adlène, Ghoul, Mezaïr et Abdouni. Ils sont tous passés par l’Equipe nationale. C’était une équipe qui jouait du beau football. On avait d’ailleurs dominé le championnat lors de la première saison et gagné le doublé dans la suivante.

Mais vous n’avez pas réussi, par contre, à gagner un titre continental, bien que vous avez raté de peu la qualification en finale contre le Widad de Casablanca ; que s’est-il passé dans ce match ?

Après le nul (0-0) arraché à Casablanca, on était sous pression, tellement on était près de la finale. Mais lors de la rencontre retour, le président du WAC a usé des jeux de coulisses, en touchant l’arbitre tunisien. Si vous revoyez le match, vous allez voir que le penalty accordé à l’adversaire n’était pas du tout valable. Le joueur s’est écroulé en dehors de la surface de réparation. Pour gagner une Coupe d’Afrique, il vous faut être fort dans le jeu des coulisses. C’est le cas aujourd’hui aussi.

L’USMA n’était donc pas à la hauteur dans ce registre, en dépit de la présence d’Allik ?

C’est le résultat de la rencontre aller qui nous a trahis. On avait une grande équipe et on n’avait besoin de personne. Mais on n’a pas pris en considération l’arbitrage. S’il y avait un arbitre intègre, on aurait remporté cette coupe. On est revenus au score (2-2), j’ai marqué deux buts et il nous manquait qu’un seul but pour passer en finale. Cette génération de joueurs a tout gagné à l’USMA, sauf la Coupe d’Afrique.

L’un de vos meilleurs matchs à l’USMA, c’est celui contre le MCO en Coupe d’Algérie, vous vous en rappelez ?

On a gagné par 3 à 0. Une semaine avant ce match, on avait reçu le MCO lors de l’avant-dernière journée de championnat. Le staff technique du MCO a préféré ménagé tous ses joueurs, en prévision du match de coupe en se présentant avec les Espoirs que nous avons battus 8 à 0.

Et vous vous êtes rencontré à Chlef, une semaine après…

Nous avions joué sous une température de 42° C. On a dominé le match dès l’entame. Dziri a récupéré le ballon au milieu et m’a servi en profondeur et j’ai ouvert le score. On a ajouté deux buts par la suite et on est passés en finale qu’on a remportée à Blida 2 à 1 contre le CRB.

Lors de votre première saison à l’USMA, vous avez réussi, encore une fois, à marquer à Lezzoum ?

C’était un joli but dans un derby plaisant. J’ai dribblé Lezzoum dans les six mètres puis réussi un contre-pied parfait. Je n’oublierai pas aussi le titre du journal d’El Heddaf : «Bourahli fait tomber Lezzoum !»

Lors de la même saison, vous avez joué et marqué deux buts contre l’Entente à Bologhine, quel était votre sentiment ?

C’était lors des inondations d’Alger. On était leaders du championnat, alors que l’Entente était en bas du tableau. Le score était vierge à dix minutes de la fin. Le latéral gauche de l’ESS, Khaled Smaïl, a réussi un petit pont contre Hadj Adlène et voulu faire de même avec moi. Je lui ai chipé le ballon et je l’ai remis à Benchergui qui a marqué le premier but, avant que je ne corse l’addition sur une passe de Hadj Adlène.

Des regrets pour avoir battu l’ESS ?

L’Entente vivait une situation difficile. Ce n’était pas difficile de lui marquer.

L’arbitre vous a brandi le carton rouge, avant de se raviser. Que s’est-il passé ?

Je me suis accroché avec l’arbitre assistant, alors que j’ai été déjà averti. Il y avait une mêlée générale sur le terrain, l’arbitre a averti Dziri à ma place et j’ai continué à jouer le match.

L’arbitre aurait-il subi des pressions, pour se retenir de vous sortir un deuxième carton ?

(Il rit) Absolument. Pour que je puisse poursuivre la partie, d’un côté, et pour que joue, surtout, le match d’après qui était important.

Lors du match retour à Sétif, Zorgane a marqué à Ferradji, mais vous n’avez pas joué. Pourquoi ?

J’ai subi une grosse pression de la part de la direction de l’USMA pour que je joue ce match. Mais l’ESS était condamnée à gagner, faute de quoi elle serait descendue. J’ai refusé de jouer, craignant de voir l’Entente reléguée à cause du résultat de cette rencontre. Ce qui aurait été un point noir dans ma carrière. J’ai refusé de jouer et j’ai été obligé de payer une amende de 70 ou 80 millions. Mais bon, le plus important est que l’ESS est restée en première division et l’USMA a été consacrée championne d’Algérie en 2001/2002.

En 2003, vous êtes revenu à Sétif, qu’est-ce qui a motivé votre retour ?

A la fin de mon contrat, Serrar m’a contacté pour m’assurer que l’Entente allait changer de politique et jouer les premiers rôles. Il a fait venir d’autres joueurs (Abassi, Benchaïra, Kebabi). Je me souviens qu’on avait réalisé une saison honorable en se classant à la quatrième place qui nous a assuré une participation en Coupe arabe. L’Entente était revenue sur la scène internationale, après 14 ans d’absence.

En plein mois de Ramadhan de la même saison, vous avez émis le vœu de quitter le club, avant d’accomplir une omra, que s’est-il passé ?

On a bien entamé le championnat, mais la pression allait crescendo. Franchement à cette époque, il y avait des joueurs hypocrites. A chaque fois qu’un match difficile arrivait, certains joueurs simulaient des blessures, alors que d’autres provoquaient une suspension. Je subissais seul la pression. Si l’équipe gagnait c’était Bourahli, et si elle perdait, c’était Bourahli.

Vous avez alors décidé de partir, alors que le match contre le CAB se jouait…

Le match s’est déroulé le premier jour de Ramadhan. Le CAB a ouvert le score dans la première minute de jeu. Sur un tir de Rabah Kourdiou, Bendriss a voulu dégager la balle, mais il a trompé Belhani. Tout le stade m’insultait je ne sais pour quelle raison. J’avais pourtant réussi à égaliser, mais on continuait à m’insulter. Je n’en pouvais plus.

Vous vous apprêtiez à quitter le terrain, n’est-ce pas ?

J’ai quitté le terrain à quelques minutes de la fin du match, car je ne supportais plus la pression et les insultes. L’USMA, le MCA et la JSK me voulaient, mais Serrar a refusé de me libérer. J’ai préféré prendre du recul et je suis allé effectuer une omra à la fin du mois de Ramadhan, après avoir joué contre l’US Chaouia, à Oum El Bouaghi. J’ai réintégré le groupe, après l’Aïd El Fitr.

L’Entente a occupé la première place au classement, mais vous n’avez pas réussi à la préserver, pourquoi ?

On avait une bonne équipe et des joueurs expérimentés, comme Rahim, Kebabi, Abassi, mais il nous manquait deux à trois autres éléments pour jouer le titre de champion. On n’avait pas de solution de rechange sur le banc des remplaçants.

En 2004, vous avez renouvelé votre contrat à l’Entente, avant de demander vos papiers de manière incompréhensible, que s’est-il passé ?

A la fin de la saison et malgré notre troisième place, Serrar a voulu libérer certains joueurs et ramener d’autres pour jouer la Coupe arabe. J’étais parmi les joueurs qui devaient rester et j’ai signé le plus normalement du monde mon contrat. Dès que j’ai commencé les entraînements, des problèmes ont commencé à surgir avec l’entraîneur et j’étais sous pression, après le départ de certains joueurs. Après mûre réflexion, je me suis dit qu’il valait mieux que je parte.

Mais vous aviez déjà signé votre contrat…

J’ai usé de la ruse. J’ai dit à Serrar que l’entraîneur n’a pas cru que j’avais signé à l’ESS et qu’il fallait me remettre le contrat pour le lui montrer. Serrar m’a fait confiance et m’a remis mes papiers. C’est alors que je suis allé à Alger pour signer à nouveau à l’USMA.

C’est alors que Serrar vous a accusé de trahison, lors d’une conférence de presse…

Serrar avait, en effet, tenu une conférence de presse et s’est déplacé à la radio locale de Sétif pour m’accuser de traître et d’autres choses graves.

Vous avez gardé le silence, pourquoi n’aviez-vous pas répondu ?

Je ne pouvais pas répondre, je comprenais la situation qu’il vivait et la pression qu’il subissait de la part des supporters. J’ai rencontré l’Entente par la suite à Tunis. L’équipe était en stage au centre de l’Espérance, alors qu’on avait un match de Ligue des champions africaine à disputer. J’ai rencontré les joueurs, l’entraîneur Khelfa et l’entraîneur des gardiens de but, Osmani. Ça s’est bien passé entre nous.

Vous avez gagné le championnat à nouveau, mais vous aviez un problème avec Menad, que s’est-il passé ?

Ceux qui sont au courant de cette histoire savent que je dis vrai. J’étais en stage avec l’Equipe nationale pendant huit jours et je n’étais même pas au courant du changement opéré au niveau de la barre technique de l’USMA avec le départ de Saâdi et l’arrivée de Menad. Je me suis entendu avec Sâadi pour rentrer chez moi où j’ai passé deux jours à la maison à la fin du stage. Je ne savais même pas que Menad avait pris les rênes de l’équipe.

Quelle a été sa réaction ?

Lorsque j’ai repris le travail avec le groupe, Menad est venu discuter avec moi. J’ai essayé de lui expliquer que j’ai été autorisé par Saâdi pour bénéficier de deux jours de repos. Contre le WAT, il m’a laissé sur le banc, mais j’ai marqué le but de la victoire et ramené un penalty. Lors de la rencontre contre la JSK, c’était le match de la saison et j’ai fait ce que je voulais faire.

Et qu’avez-vous fait ?

Je ne me suis pas entraîné pendant deux jours, car je savais que j’allais être titularisé, même si je ne m’entraînais pas, vu l’importance de la rencontre. J’ai été donc titularisé et on a gagné par 2 à 0. Menad a voulu me marginaliser par la suite contre l’équipe libyenne «Zaouia» et ça a dégénéré entre nous. On a raté une belle opportunité en Coupe d’Afrique, après avoir perdu à Bologhine contre Al Ahly du Caire (1-0). C’est la mentalité de Menad qui a déstabilisé le groupe. Après cette élimination, on a perdu contre le Mouloudia au stade du 5-Juillet et c’était la fin pour nous.

Vous avez eu également un problème en sélection, avec Madjer…

Je n’ai jamais eu de problème avec Madjer en tant que personne. Mais en sélection, je me sentais marginalisé. Lors du premier jour du stage, on avait rendez-vous au stade du 5-Juillet, à 11h, mais les joueurs de la JSK avaient fait un retard d’une heure et nous sommes restés dans le bus à les attendre sans que Madjer ne daigne lever le petit doigt. Le lendemain, il nous a remis le programme et le jour d’après, on s’est présentés au petit déjeuner Mezaïr et moi avec cinq minutes de retard. Madjer nous a envoyés le garde-matériel pour nous dire de ne pas venir à l’entraînement. La discipline, ce n’est pas d’arriver avec cinq minutes de retard au petit déjeuner, alors que d’autres joueurs ont accusé un retard d’une heure à l’entraînement.

Vous avez par la suite demandé à quitter la sélection ?

J’ai compris qu’il voulait instaurer la discipline en me sacrifiant. Je lui ai parlé dans ma chambre et je lui ai dit de ne plus m’appeler. Concernant Mezaïr, il avait des circonstances atténuantes, mais ils ne l’ont pas compris. Il a voulu partir, parce qu’il n’était pas bien.

Ne pensez-vous pas que vous vous êtes précipité en prenant une telle décision ?

Il se pourrait, oui. Mais je ne pense pas m’être précipité. Les joueurs locaux ont beaucoup souffert de marginalisation. Mais en Afrique, c’était nous qui jouions. En Algérie, si on n’est pas convoqués, on se retrouve sur le banc des remplaçants. Lorsque j’ai constaté que les joueurs n’étaient pas traités de la même façon, j’ai dit à Madjer de ne plus m’appeler en sélection, avec tout le respect que je lui devais et que je lui dois toujours.