C’est une nouvelle affaire de graves divergences entre cadres du FLN qui a été étalée sur la place publique et qu’aura à gérer Belkhadem, secrétaire général de ce parti.
Un groupe d’élus et de cadres du parti s’est présenté, samedi dernier, devant les citoyens conviés à la salle Sennani de Boumerdès pour expliquer au plan juridique et politique les sept projets de réformes engagés par le chef de l’Etat. Il s’agit de deux députés Flnistes, du président de l’APW, d’un élu de cette institution, de maires et d’élus locaux. D’aucuns diront que c’est une démarche démocratique d’autant plus que c’est la première fois que des élus de ce parti présentent le bilan de leur mandat devant un auditoire.
Nous voulions connaître les raisons qui ont poussé ce parti à innover en la matière. Le mieux placé est le mohafedh Mokhtar Si Youcef qui, rappelons-le, était présent dans la même salle trois jours auparavant lors d’une réunion organisée par les militants du FLN sous l’égide de la Coordination des associations qui soutiennent le programme du président de la République pour, justement, expliquer ces réformes politiques au public. Surprise ! Le premier responsable politique du FLN de Boumerdès n’était pas au courant du meeting. Malgré notre insistance, le mohafedh a refusé d’en dire plus. Il est clair que cette sortie de ces élus et hauts responsables en dehors du fonctionnement organique et politique met le parti dans une situation fort embarrassante vis-àvis de l’opinion publique. De son côté, le député Menouar Djadi, l’un des initiateurs de cette rencontre, nous a assuré que ce rendez-vous visait à informer les citoyens du travail fait par les députés pour enrichir ces projets de loi proposés par le gouvernement. «D’autres rencontres seront organisées pour expliquer aux citoyens le contenu des réformes économiques réalisées depuis 1999», dira-t-il. A notre question sur l’exigence formulée pour le départ du mohafedh, il nous a affirmé que des intervenants parmi le public, des militants du FLN bien sûr, ont effectivement formulé cette demande sans que lui ou les autres organisateurs, par respect à la démocratie, puissent les en empêcher. Il a assuré, par ailleurs, que c’est le groupe marginalisé par la mohafadha qui a pris l’initiative de cette action publique. Cette nouvelle affaire met en émoi les militants. «Serait-ce possible en effet que des élus de cette importance et des cadres organisent des meetings et font des interventions politiques sans que leur parti n’en donne l’aval et même des directives ? C’est, en effet, un usage universel utilisé dans les démocraties les plus avancées car un élu ou un responsable politique national ou régional est nécessairement la voix de son parti. Cette grave affaire risque d’entamer notre crédibilité déjà malmenée. Cette sortie a un aspect de sédition ou du moins de clanisme. Ce n’est pas la meilleure méthode pour décliner ses divergences avec le mohafedh ou tenter de s’imposer dans les listes électorales. Nous le payerons cher aux prochaines élections», nous dira un élu APW resté fidèle à la ligne du parti. Du pain sur la planche pour Belkhadem…
Abachi L.
Les redresseurs en ordre de bataille pour les élections
Contrairement à leurs anciens compagnons qui voient des militants et des cadres se livrer des luttes intestines pour s’imposer dans les listes électorales, les redresseurs du FLN de Boumerdès ont le vent en poupe. Ils ont d’ores et déjà installé la commission chargée de préparer les prochaines élections. Samedi dernier, ils ont reçu le numéro deux des redresseurs. Abdelkrim Abada a effectué le déplacement à Boumerdès pour confirmer Tahar Behar à la tête de la mohafadha des redresseurs et les huit membres de cette instance venus de toutes les régions de la wilaya. Le visiteur de Boumerdès a également intronisé Behar en qualité de président de la commission de préparation des élections législatives. A l’occasion, le numéro deux des redresseurs n’a pas manqué, lors de son intervention devant ses partisans, de vilipender l’actuel secrétaire général du FLN. «Belkhadem a mené directement le FLN à la dérive. Il a introduit le système de fraude électorale permettant aux riches d’acquérir des postes électifs et de responsabilité. Le FLN est le parti du peuple et des citoyens au revenu modeste et de la classe moyenne, pas celui des mercantiles », dira-t-il. Il y a lieu de rappeler que les redresseurs de Boumerdès ont structuré, selon Behar, 25 kasmate dans la wilaya de Boumerdès qui compte 32 communes. S’agissant du nouveau mohafedh, il a assumé diverses hautes responsabilités au sein du FLN et il est l’un des premiers dissidents de la ligne de Belkhadem.
Abachi L.