La bonne production oléicole de cette saison n’a pas attiré grand monde au Salon de l’huile d’olive organisé dans la localité de Beni Amrane. Ouvert jeudi dernier, le salon qui durera trois jours est marqué par la réduction du nombre de participants où seulement une trentaine y a pris part pour exposer et vendre leur production d’huile qui reste un produit largement prisé dans notre société.
Contrairement à l’édition précédente, cette 6e édition est loin de refléter la bonne saison pourtant accréditée d’une meilleure récolte d’olives et de production d’huile. Cette édition à laquelle participent en grande majorité les agriculteurs et les oléiculteurs de la région interpellent les autorités concernées pour une meilleure prise en charge de cette activité ancestrale. « L’Etat doit soutenir et aider les agriculteurs pour améliorer la production oléicole qui peut générer une valeur ajoutée à l’économie nationale », nous a déclaré Ammi Ahmed, un oléiculteur possédant une huilerie traditionnelle à Beni Amrane, tout en insistant sur la nécessité d’intégrer des moyens modernes dans la production laquelle est fortement pratiquée par de nombreux citoyens ces derniers temps. Selon les services agricoles de la wilaya, la bonne saison climatique a favorisé une bonne récolte d’olives qui a atteint plus de 140 000 quintaux d’olives avec une production de plus de 1,140 millions de litres d’huile, soit un rendement de plus 21 q/ha. Le prix de l’huile d’olive mis en vente dans le salon varie entre 650 et 750 DA selon la qualité. L’objectif de ce salon est l’amélioration de la filière, son extension, l’organisation commerciale du produit afin d’arriver à une production quantitative et qualitative de l’huile à des prix compétitifs, a indiqué le président de la Chambre de l’agriculture, Ali Merabet, organisateur de l’événement. La wilaya de Boumerdès dispose d’un verger oléicole d’une superficie de près de 8 231 ha, réparti en grande partie en parcelles de moins de 100 oliviers concentrées dans les zones montagneuses de la région. La transformation des olives est assurée par une quarantaine d’huileries dont 15 modernes alors que les autres sont traditionnelles. En dépit de grandes potentialités dans le domaine oléicole, beaucoup reste à faire pour placer cette activité ancestrale dans le sillage de la modernisation qui nécessite une véritable prise en charge pour améliorer la production afin de satisfaire le marché local et envisager l’exportation, a commenté un jeune oléiculteur de la commune de Timezit. « Il faut mettre fin à certaines pratiques frauduleuses dans la filière, à l’exemple de ceux qui achètent des olives de l’ouest du pays pour les faire traiter sur place et vendre l’huile sous le label local », a dénoncé, un oléiculteur de Beni Amrane qui réclame l’intervention des pouvoirs publics pour combattre cette infraction réglementaire qui porte préjudice à la production locale. n