C’est un verdict à la mesure du crime qui a été rendu avant-hier, tard dans la soirée, par le tribunal criminel près la cour de Boumerdès à l’encontre des membres du réseau des poseurs de bombes des Issers et de Zemmouri, démantelé en décembre 2007. C’est la première fois que des terroristes non fichés sont condamnés à des peines aussi sévères pour leur implication directe dans des attentats terroristes ayant entraîné mort d’hommes. C’est ainsi que le chef du réseau un certain L. S. 23 ans dit Kamel, qui travaillait pour la seriat El Forkane de Bouchakour, a été condamné à une peine à perpétuité pour adhésion à un groupe armé, homicide volontaire et pose d’explosifs dans un lieu public. Ses acolytes S. L. dit Zoubir , S. S. dit Billal et S. Messaoud, ont été condamnés chacun à 20 ans de prison ferme. Le cinquième, K. H., écope quant à lui d’une peine de 10 ans de prison ferme, alors que T. A. a été condamné à une année ferme. Le juge a prononcé l’acquittement pour A. Abderezak un homme âgé environ de 72 ans accusé d’avoir abrité le réseau chez lui.
Les membres du groupe présents avant-hier au tribunal sont poursuivis pour plusieurs attentats commis entre 2006 et 2008 dans la région de Zemmouri, Chabet El Ameur et les Issers. Selon l’arrêt de renvoi de l’affaire, les cinq terroristes qui n’étaient pas fichés et qui circulaient librement travaillaient pour « l’émir » Hachemi et son adjoint Rahai Ali dit Abou El Abbas. Leur mission consistait notamment à poser des bombes dans des endroits bien précis notamment au bord de route et près des édifices abritant des forces de sécurité et de les actionner à distance. Ils sont également chargés de donner des renseignements sur les mouvements des forces de sécurité. Les membres du réseau sont payés entre 4 000 et 5 000 DA chaque semaine et sont dotés de plusieurs téléphones portables utilisés aussi bien pour le contact que pour actionner des bombes.
Parmi les nombreux attentats perpétrés par ce groupe, on cite la bombe qui a explosé en décembre 2007 devant le stade des Issers ayant provoqué la mort de deux gendarmes. Ils sont également accusés d’avoir posé une bombe de 7 kg devant le domicile d’un garde communal qui sera amputé des deux jambes, tout comme d’avoir mis une bombe sur la route reliant les Issers à Bouchakour au lieudit El Quedis et qui a fait de nombreuses victimes parmi elles un civil. Le groupe est accusé d’avoir placé une bombe devant le commerce d’un patriote à Zemmouri, comme il est accusé d’avoir posé deux bombes devant le commissariat de Zemmouri et qui ont été actionnées à distance par les membres du réseau. À noter que le procureur avait requis la peine capitale pour les six premiers accusés et entre 5 et 10 ans pour les autres. Par ailleurs, l’affaire impliquant Droukdel Yassine cousin de « l’émir » du GSPC, Abou Mosaâb Abdelouadoud, alias Abdelmalek Droukdel, prévue pour être jugée avant- hier par le tribunal près la cour de Boumerdès a été reportée pour la semaine prochaine en raison de l’absence des avocats de la défense.
L’accusé, ainsi que quatre autres personnes, dont l’une est en fuite, seront jugés pour adhésion à groupe terroriste, tentative d’homicide volontaire, racket, vol avec usage d’arme à feu, falsification, faux et usage de faux. Selon l’arrêt de renvoi de cette affaire, les faits remontent au mois de janvier 2008 lorsque le groupe avait dressé un faux barrage au niveau de la RN5 et arrêté un camion près d’Amal dans la wilaya de Boumerdès. Le chauffeur du véhicule sera kidnappé avant d’être relâché à Corso, il a pu alerter les services de sécurité. Les recherches effectuées par les services de sécurité ont permis, selon l’arrêt de renvoi, l’arrestation des éléments du groupe, parmi eux figurait Droukdel Yassine. Des faux documents de plusieurs véhicules auraient été également saisis par les services de sécurité.