Boumerdes : les monuments historiques de la Casbah de Dellys font progressivement « peau neuve »

Boumerdes : les monuments historiques de la Casbah de Dellys font progressivement « peau neuve »

arton101749-197af.jpgDe nombreux monuments historiques du secteur protégé de la vieille Casbah de Dellys (60 km à l’est de Boumerdes) commencent progressivement à faire « peau neuve », suite à des travaux de restauration et de réhabilitation, entamés en 2007 dans le cadre d’un Plan permanent de préservation et restauration.

Les chantiers de réhabilitation des monuments de ce site, dont certains ont été livrés, et d’autres en voie de l’être ou en attente de lancement, ont nécessité, à ce jour, un montant de 138 millions de Da, sur une enveloppe de près de 264 millions affectée au programme de rénovation et restauration de tous les monuments historiques du secteur protégé de la Casbah de Dellys, est-il signalé à la direction du secteur.

L’antique Dellys : cité des saints patrons et des écoles coraniques

Dellys a de tout temps été réputée pour ses nombreux Oulemas qui ont choisi cette cité côtière pour y bâtir cinq (5) écoles pour l’enseignement du Coran, de la Chariaa et de la langue arabe, pour les enfants notamment, dans la partie haute de sa vieille Casbah, où quelques unes ont préservé cette vocation, même après la mort de leurs fondateurs.

Sur ce total d’écoles historiques, seule celle de « Sidi Amar » a survécu aux aléas du temps, au même titre que le tombeau et l’école coranique « Sidi M’hamed El Harfi », soit 3 sites, en tout, qui ont été introduits au titre du plan de préservation et restauration de l’antique Casbah de Dellys.

L’école coranique de Sidi Amar : un pôle pour la science et l’éducation

L’école coranique de Sidi Amar fait partie des monuments les plus prestigieux de la Casbah de Dellys qui sont concernés par les actions de restauration en cours. Sa fondation, au sein de la basse Casbah, est antérieure à l’époque coloniale. Elle était réputée pour être une école libre diffusant le savoir et la science, notamment au profit des enfants qui y apprenaient les bases de la langue arabe et de la religion musulmane.

Durant la colonisation française, sa gestion était à la charge de l’Association des Oulemas musulmans algériens.

La restauration de ce site historique a couté la bagatelle de plus de 9 millions de Da, indique-t-on à la direction de la Culture de la wilaya, qui signale la création attendue, en son sein, d’un centre culturel, qui englobera un musée ou des ateliers artisanaux.

Le tombeau de Sidi M’hamed El Harfi : un symbole important dans la préservation de l’identité nationale

Egalement situé dans la basse Casbah de Dellys, le tombeau de Sidi M’hamed El Harfi, dans l’enceinte de l’école éponyme, est connu comme un symbole avéré de quelqu’un qui a longtemps £uvré pour la préservation de l’identité nationale.

L’Ecole « Sidi M’hamed El Harfi » fut fondée par un groupe de réformateurs indépendants, à leur tète M’hamed El Harfi, avant la prise de la ville de Dellys par les Français.

Ce site faisait l’objet depuis 2010 de travaux de restauration et de réhabilitation, qui ont pris fin récemment, au titre de la deuxième tranche du Plan d’urgence de préservation des vestiges de la vieille Casbah de Dellys.

Vu le degré avancé de sa dégradation, le suivi de la réalisation de ses travaux de restauration, qui ont nécessité un montant de 7 millions de Da, a été expressément confié à un bureau d’études spécialisé, a-t-on assuré de même source.

En dépit du parachèvement de sa restauration, ce site n’est pas ouvert au public, car il est en attente d’une opération d’équipement, qui est à la charge de la direction des Affaires religieuses, est-il signalé.

La grande Mosquée « El Islah » : un site à l’architecture unique

Sa fondation dans la ville de Dellys remonte à l’époque ottomane. Elle fut détruite, en 1844, par les colons français qui installèrent sur ses décombres un hôpital militaire. Après moult pressions de la part des Algériens, l’administration coloniale a érigé, en 1847, une réplique exacte de cette mosquée dans la partie haute de la Casbah (à hauteur de la RN 24, actuellement).

Malgré son lancement en 2010, le chantier de restauration de ce site, dont l’état de dégradation a empiré suite au séisme de mai 2003, est toujours en cours.

Ses travaux furent arrêtés en 2012, suite à la découverte de vestiges remontant à la préhistoire, avant leur relance cette année, avec pour objectif « sa livraison avant fin 2013 ».

L’opération a bénéficié d’une enveloppe de plus de 35 millions de Da, au titre du quinquennat 2010-2014, avec pour objectif sa « ré-exploitation à nouveau en tant que mosquée à la fin 2013 ».

Des démarches sont en cours pour inventorier tous les monuments archéologiques et historiques de la Casbah de Dellys en vue d’une restauration future.

Les services compétents de Boumerdes £uvrent, actuellement, à dresser l’inventaire de tous les monuments à valeur historique et archéologique au sein de l’antique Casbah de Dellys pour les inscrire dans le fichier supplémentaire de la wilaya.

Une fois ces sites répertoriés, des demandes seront introduites pour les faire bénéficier d’actions de rénovation et de restauration, indique-t-on à la wilaya.

Il est cité particulièrement le vieux lycée technique du centre ville de Dellys, et la caserne coloniale, qu’il est question de transformer, après sa restauration, en un centre culturel. Le phare Bengut est aussi programmé à l’inscription pour bénéficier d’une opération de restauration.