Le président de l’Association de promotion et d’intégration des sites de chalets de la wilaya de Boumerdès a indiqué que des attributions de complaisance ont été faites et qu’elles doivent être annulées afin de permettre l’assainissement des chalets pour la crédibilité des institutions de l’État.
Certains chalets pour sinistrés occupés par des entrepreneurs, des cadres de l’État et même par des mineurs, d’autres chalets sont habités par des… chiens « bergers allemands », d’autres encore sont loués à 7 millions par mois pour les vacances d’été, tout comme d’autres vendus à 100 millions de centimes, des logements pour sinistrés vendus à 300 millions.
Bref la liste est longue et diversifiée, nous a indiqué M. Boukrit, président de l’Association de promotion et d’intégration des sites de chalets de la wilaya de Boumerdès.
Le même responsable, qui revient sur l’affaire de ce vaste réseau de trafic de chalets, a indiqué que des attributions complaisantes de chalets et de logements pour sinistrés ont été faites et qu’elles doivent être annulées pour permettre l’assainissement des chalets et rendre la crédibilité aux institutions de l’État.
M. Boukrit ajoute que le degré de cette anarchie et de ce trafic a atteint un niveau insupportable et rend la tâche difficile à l’association qu’il préside mais aussi aux pouvoirs publics décidés à en finir avec ces sites qui ressemblent de plus en plus à des bidonvilles.
« Comment voulez-vous assainir des situations quand des chalets sont gardés par des chiens appartenant à de faux sinistrés », indique M. Boukrit qui révèle que « rien que pour la commune de Boumerdès plus de 527 chalets sont occupés par de faux sinistrés venus d’autres wilayas alors qu’au niveau du site de la plage de Corso plus de 50 chalets sont habités par des entrepreneurs, des commerçants et des cadres de l’État ».
Il ajoute que : « Des dizaines de chalets sont occupés par des célibataires dont certains sont parents à des élus et à des responsables d’administration », tout en citant l’exemple d’un responsable qui s’est vu attribuer trois chalets, un chalet à son nom un autre au nom de sa femme et un autre au nom de son fils.
Il citera également le cas d’un autre responsable qui n’a pas trouvé mieux que d’attribuer juste avant sa mutation un chalet à sa fille de 17 ans tandis qu’un autre a attribué deux chalets à des membres de sa famille venues de Mostaganem, précise M. Boukrit.
Des présidents responsables d’associations de quartiers se sont également sucrés sur le dos des citoyens ou des sinistrés qu’ils sont censés représenter puisque certains d’entre eux ont obtenu des chalets pour des membres de leurs familles qui habitent d’autres wilayas.
Notre interlocuteur ajoute qu’à l’heure actuelle des responsables continuent à attribuer des chalets dans l’opacité la plus totale bien qu’une commission de daïra ait été instituée pour cette opération.
Selon M. Boukrit : « À chaque annonce faite sur le démantèlement des chalets, les affairistes et les trafiquants se frottent les doigts sans parler des prix des chalets et de logements qui augmentent crescendo ».
Le président de cette association a également révélé qu’un programme de 6 500 logements est destiné aux habitants des sites de chalets au titre du prochain plan quinquennal 2010-2014.
« Mais seuls les vrais cas sociaux et les occupants légaux seront concernés », ajoute M. Boukrit qui précise que son association vise à faire respecter la loi et les directives du président de la République.
« Aucun président au monde n’a fait pour ses sinistrés comme l’a fait M. Bouteflika pour les sinistrés de Boumerdès et il est de notre devoir de préserver ce capital et cette image du Président en luttant contre ces trafiquants et ces gens sans scrupules qui font du commerce sur le dos des centaines de morts du séisme du 21 mai 2003 », conclut M. Boukrit.