Ces derniers temps à Naciria, un seul sujet semble être au centre de toutes les discutions. Dans cette localité située à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de Boumerdès, tout le monde parle du projet des 100 logements LSP.
Pourquoi autant d’intérêt ? La première réponse réside dans le fait que le terrain en question est situé en plein centre-ville et semble ne pas répondre à ce type de construction.
Mais il présente une aubaine à ses initiateurs, car le terrain en question appartient à l’Etat, ce qui sous-entend une acquisition gratuite. Nombreux sont les citoyens qui déclarent que l’attribution du projet est entachée d’irrégularités, voire de magouilles, dont se seraient rendus coupables certains responsables locaux. Les tractations avec le promoteur privé auraient été négociées en catimini, indique-t-on. Le terrain, qui était préalablement choisi au niveau du site des chalets, a été abandonné pour celui situé au centre-ville, avec la complicité de certains responsables, rapporte-t-on.
Contactés, certains élus nous ont déclaré qu’ils ignorent tout du projet et qu’ils ont été informés par des citoyens. Le promoteur s’est permis, a-t-on précisé, de vendre sur plans les logements et les locaux, en exigeant des postulants de verser des avances dans son compte ouvert à cet effet. Attirés par cette aubaine, de nombreux citoyens, notamment les plus aisés, n’ont pas hésité à effectuer des versements dans un numéro de compte fourni par le même promoteur. Le prix du premier versement pour un local commercial est de deux cents millions de centimes du prix global de cinq cent millions de centimes. Le projet en question présente des irrégularités, à commencer par l’absence du dossier relatif au permis de construire au niveau de l’APC locale, a-t-on précisé. Il semblerait en tout cas que les règles instituées par la réglementation concernant notamment la réalisation de ce type de logements ont été bafouées. Les citoyens que nous avons interrogés à ce sujet restent médusés et répliquent par des questions.
Qui a choisi le promoteur ? Qui lui a attribué l’ODS ? Le choix de terrain a-t-il été fait dans les normes ? Est-ce que la réglementation en matière d’attribution du projet a été respectée ? Est-ce-que le projet LSP dispose de locaux commerciaux ? Pourquoi cela a-t-il été fait en catimini ? Qui a élaboré la liste des bénéficiaires, si, bien entendu, cette liste existe ? Qui a affecté le terrain ? Qui a autorisé le promoteur à encaisser des versements ? Ce sont là des questions qui taraudent les esprits des citoyens de Naciria, qui attendent des réponses claires et transparentes concernant ce projet qui défraie la chronique depuis plusieurs jours. L’intérêt porté par le simple citoyen et la société civile en général à ce projet n’est pas fortuit, car une odeur de magouille suinte.
Après un litige avec l’OPGI sur la délimitation du terrain, car situé à proximité d’une parcelle de terrain appartenant à cet organisme étatique, le promoteur Amiys Promo a repris les travaux de terrassement en posant une pancarte sur laquelle est porté uniquement : projet de 100 logements LSP. Selon une source locale sûre, le promoteur ne dispose pas d’un permis de construire, car aucun dossier n’est déposé au niveau de l’APC, a-t-on précisé.
